«Pour garantir la compétitivité future de l'entreprise dans un monde de plus en plus incertain, nous prenons des mesures pour rendre l'entreprise plus légère, plus rapide et plus forte, tout en préparant une campagne de lancement de produits intense pour plusieurs nouveaux véhicules, à commencer par le tout nouveau CLA», a dit le CEO de Mercedes-Benz, Ola Kaellenius, en présentant les résultats annuels.
Le bénéfice net annuel a plongé de 28,4% en 2024, à 10,41 milliards d'euros, selon les résultats présentés jeudi. Le résultat d'exploitation du groupe avant intérêts et impôts (EBIT) a atteint 13,6 milliards d'euros contre 19,7 milliards d'euros un an plus tôt. Le chiffre d'affaires s'est établi à 145,6 milliards d'euros (152,4 milliards d'euros en 2023).
Le programme de lancement de produits de Mercedes-Benz débutera en 2025 avec le CLA, suivi d'une mise à niveau majeure de la Classe S en 2026, d'un GLC et d'une Classe C entièrement électriques, ainsi que d'une série de lancements de véhicules électriques et de moteurs à combustion interne haute technologie électrifiés chez Mercedes-AMG. Dans l'ensemble, les ventes devraient gagner du terrain après que des dizaines de modèles nouveaux ou rafraîchis auront été lancés sur le marché jusqu'en 2027.
Le groupe de Stuttgart compte réduire la production dans ses usines, de 2,5 millions de voitures en 2024, à entre 2 et 2,2 millions d'ici 2027. Le plan ne prévoit pas de fermetures d'usines en Allemagne mais comprend la délocalisation d'une partie de la production allemande en Hongrie «pour tirer parti des coûts, environ 70% inférieurs à ceux en Allemagne», indique un communiqué.
Pour le constructeur de luxueuses berlines, il s'agit d'«intensifier les mesures d'efficacité à tous les niveaux» face à des marchés «difficiles», a déclaré le directeur financier de Mercedes-Benz, Harald Wilhelm. Ce plan pourrait inclure des suppressions d'emplois, avec des programmes de départs volontaires et de pré-retraites, a indiqué à l'AFP l'entourage de l'entreprise, qui emploie 166.000 personnes dans le monde, dont la majorité travaillent en Allemagne.
Son concurrent Volkswagen a déjà annoncé en décembre 35.000 suppressions de postes et la délocalisation de la production de son modèle iconique, la Golf, au Mexique.
C'est toute la filière automobile allemande, pilier de l'industrie nationale, qui est dans la tourmente, écrasée par le recul des ventes en Chine et les difficultés du passage à l'électrique. Mercedes-Benz avait amorcé un programme d'austérité dès 2019 pour réduire ses dépenses de plus de 20%, avec une stratégie privilégiant le haut de gamme. En novembre, le groupe avait déclaré vouloir réduire ses coûts de "plusieurs milliards d'euros par an" en réponse aux difficultés du marché mondial de l'automobile.