Pour Laurence Klopp, la question de l’égalité dans les boards reste tributaire de l’égalité hommes-femmes en général. (Montage: Maison Moderne)

Pour Laurence Klopp, la question de l’égalité dans les boards reste tributaire de l’égalité hommes-femmes en général. (Montage: Maison Moderne)

Dans son numéro «Women on board», Paperjam met en lumière plus de 100 profils de femmes prêtes à rejoindre un conseil d’administration. Tout au long du mois de mars, découvrez divers profils de femmes ainsi que leurs points de vue et leurs idées pour un meilleur équilibre des genres dans les instances de décision. 

Associée et cofondatrice de la société Bluewire, est aussi membre de la Commission consultative des droits de l’Homme depuis 2025 et siège au conseil d’administration de Finance and Human Rights depuis 2022. Depuis l’an dernier, elle a rejoint le conseil d’administration du Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain. 

Quels sont les principaux défis que vous avez rencontrés en tant que femme administratrice indépendante?

«J’ose espérer que les défis que j’ai rencontrés auraient été les mêmes si j’avais été un homme.

Comment gérez-vous les éventuelles résistances ou le scepticisme à votre égard?

«Ma gestion des résistances ou du scepticisme dépend avant tout de leur origine. S’ils sont liés à ma forme d’approche, je m’efforce souvent de ‘couper le poire en deux’. Si, en revanche, ils sont liés au fond d’un problème, j’essaierai plutôt l’argumentation. S’ils persistent et si le sujet m’est important, je choisis de rester focalisée sur l’objectif principal.

Pensez-vous que l’égalité hommes-femmes progresse au sein des conseils d’administration? 

«Beaucoup trop lentement, comme c’est le cas dans bien d’autres domaines. Avec une meilleure progression de l’égalité hommes-femmes en général, il est à espérer que les répercussions positives au sein des CA se feront également sentir. L’égalité hommes-femmes dans les CA est tributaire de l’égalité hommes-femmes en général. 

Que pensez-vous des quotas pour les femmes dans les conseils? 

«C’est dommage de devoir appliquer des quotas, mais cela semble être la seule manière d’arriver à une meilleure représentation des femmes. De plus, l’application des quotas dans bien d’autres domaines a montré son efficacité.

En tant que femme administratrice, sentez-vous une responsabilité particulière de défendre les questions de parité et d’inclusion?

«Défendre des questions de parité et d’inclusion devrait être de la responsabilité de tout un chacun et surtout de ceux qui sont ‘aux commandes’ et ceci indépendamment du genre. Ne dit-on pas ‘un grand pouvoir implique de grandes responsabilités’?

Selon vous, comment la diversité influence-t-elle la performance d’un conseil d’administration?

«La diversité dans un conseil d’administration comme dans tout autre domaine apporte des perspectives, des expériences, des points de vue et des compétences variés et réduit le risque de la ‘pensée de groupe’, points essentiels à tout développement et innovation.

Selon vous, quelles solutions ou quelle politique pourraient encourager une meilleure parité?

«L’éducation, les formations et le respect de la mise en place des quotas et il incombe surtout (mais pas seulement) au secteur public de montrer le bon exemple dans les CA dans lesquels il est représenté.


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Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésiterait à se lancer?

«Le conseil de … se lancer tout court, car on regrette de ne pas avoir essayé, mais jamais d’avoir échoué.

Pour finir, avez-vous une anecdote ou un moment marquant dans votre parcours qui illustre la réalité d’être une femme dans ce rôle?

«Lors d’une conférence sur les défis des femmes en conseil d’administration, un conférencier a conseillé aux femmes présentes de prêter plus attention à la tonalité de leur voix lorsqu’elles expriment des émotions fortes ou de l’agacement, affirmant que cela pourrait déranger l’ouïe des hommes. Cela dit, il a également abordé des points et des conseils beaucoup plus constructifs.  

Que conseilleriez-vous concrètement à une jeune femme qui voudrait prendre sa place dans la société ? Qu’est-ce que vous lui déconseilleriez?

«Il est important de continuer à se former tout au long de sa vie, de rester curieuse, de savoir mettre des limites et de s’occuper de soi et surtout de ne pas faire du travail son unique priorité. Il est évident que cela est également valable pour les jeunes hommes.»