Après avoir quitté la direction de l’UEL, Jean-Paul Olinger vient également de quitter les fonctions de directeur de l’INDR. Si elle est maintenue officiellement au poste de directrice adjointe, Laurence Graff, 54 ans, n’en devient pas moins la numéro 1 dans les faits, puisqu’il n’a pas été prévu que Marc Wagener, le successeur de Jean-Paul Olinger à l’UEL, intègre la hiérarchie de l’INDR. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Après avoir quitté la direction de l’UEL, Jean-Paul Olinger vient également de quitter les fonctions de directeur de l’INDR. Si elle est maintenue officiellement au poste de directrice adjointe, Laurence Graff, 54 ans, n’en devient pas moins la numéro 1 dans les faits, puisqu’il n’a pas été prévu que Marc Wagener, le successeur de Jean-Paul Olinger à l’UEL, intègre la hiérarchie de l’INDR. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Nouvelle directrice adjointe de l’Institut national pour le développement durable et la RSE (INDR), Laurence Graff exhorte les entreprises à penser large dans leur stratégie en la matière.

Avant de rallier l’INDR en novembre, vous aviez accompli toute votre carrière chez Sodexo. Soit 30 années auprès du même employeur. Comment s’est opérée la bascule?

. – «Ces 30 années chez Sodexo m’ont permis de grandir. Le groupe Sodexo a toujours eu une politique de développement durable assez forte. Lorsque j’étais directrice Marketing & Commu­nication de Sodexo Luxembourg, j’avais pris, en plus, en charge la partie RSE. À partir de fin 2020, je m’y suis consacrée davantage encore, en délaissant l’aspect marketing. Oui, je suis allée à bonne école.

Quels sont vos challenges personnels à l’INDR?

«J’arrive avec un parcours qui fait que je sais quelles contraintes existent et que l’on ne peut pas toujours tout faire. L’idée d’accompagner d’autres entreprises que celle qui a été la mienne à engager leur transition durable, c’est une remise en question. Et ça me plaît.

Concrètement, que souhaitez-vous apporter?

«Mon ‘fresh eye’ m’a permis d’identifier qu’il nous fallait accompagner davantage les entreprises lors du processus de labellisation, où elles s’auto-évaluent selon 129 critères. Les responsables RSE dans les entreprises sont parfois seuls, il est donc impossible pour eux d’effectuer toute la veille réglementaire. En revanche, l’INDR et la House of Sustainability, qui travaillent en coopération, peuvent avoir cet apport.

Combien d’entreprises sont titulaires du label?

«300. Depuis le début de l’année, une quinzaine nous ont rejoints. Cela peut paraître peu, mais l’ambition est d’avoir un label robuste, exigeant. Qui se mérite.

Dix-sept ans après sa création, les activités de l’INDR ont-elles beaucoup évolué?

«En 2007, l’INDR était pratiquement l’unique acteur présent sur les thématiques RSE. L’institut était alors beaucoup sollicité pour l’organisation d’événements, de conférences, etc. Aujourd’hui, nous sommes davantage des intervenants. La mission a changé également en raison des enjeux liés aux petites et très petites entreprises, même si la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) ne les concerne pas immédiatement. Avec la House of Sustainability, nous lançons le Starter Kit. Doté de 5.000 euros d’aides publiques, cet outil permet de commencer une évaluation et d’avoir, pendant trois jours et demi, la présence d’un consultant pour aider au démarrage d’une stratégie RSE.

Quelles sont les erreurs les plus couramment commises?

«Actuellement, nous insistons sur le fait que les entreprises doivent mettre au centre de leurs priorités les thématiques que l’on appelle ‘matérielles’, c’est-à-dire celles liées à leur secteur d’activité. Dans le cas d’une banque, par exemple, il faut s’intéresser à ce que l’on finance, vérifier que ce ne sont pas des choses avec un impact négatif sur l’environnement.

Quels autres messages reste-t-il à faire passer?

«Nous devons démontrer l’importance de la mise en place d’une stratégie d’entreprise globale autour de la RSE, qui sensibilise le board – ou a minima les dirigeants – et qui mette également l’accent sur une communication en interne, afin que cela embarque tout le monde. La RSE ne se fait pas en plus, ou à côté, de la gestion de l’entreprise. Elle doit être intégrée au cœur même de l’entreprise.»

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de Paperjam paru le 19 juin. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.  

 

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