Dénigrée par le gouvernement roumain, mais soutenue par le Parlement européen, Laura Kövesi accède finalement au poste de procureur européen en chef. À charge pour elle de construire un nouvel organe judiciaire. (Photo: Shutterstock)

Dénigrée par le gouvernement roumain, mais soutenue par le Parlement européen, Laura Kövesi accède finalement au poste de procureur européen en chef. À charge pour elle de construire un nouvel organe judiciaire. (Photo: Shutterstock)

La Roumaine a été officiellement intronisée à la tête du futur Parquet européen, qui siégera à Luxembourg.

Le Parlement européen a entériné, mercredi, la nomination décidée en début de semaine par le Conseil de l’UE après un , les États membres rechignant de prime abord à choisir la candidate roumaine, jugée trop clivante. Il faut dire que l’ancienne cheffe de la lutte anticorruption dans son pays n’était pas soutenue par son gouvernement (tombé début octobre).

Laura Codruta Kövesi entame donc officiellement son mandat de sept ans à la tête de la nouvelle institution judiciaire de l’UE. Elle doit à présent constituer son équipe. Elle disposera de deux adjoints à Luxembourg, mais aussi de 22 procureurs issus des États membres participant pour l’instant au dispositif (manquent encore à l’appel la Suède, la Hongrie, la Pologne, l’Irlande et le Danemark).

Un gendarme contre les fraudes au budget de l’UE

Le Parquet européen, dont la  du Conseil de l’UE en 2015, doit entrer en fonction au plus tôt en novembre 2020. Il sera chargé de s’attaquer aux fraudes à l’encontre du budget de l’UE, évaluées à 500 millions d’euros par an – voire 3 milliards d’euros, selon les estimations. La liste des délits pourrait être élargie dans le futur, au terrorisme, par exemple, sachant que la coopération judiciaire en matière criminelle est assurée par Eurojust depuis La Haye.

 située place de l’Europe, à l’entrée du quartier du Kirchberg, il permettra de traquer les fraudeurs qui passent encore entre les mailles du filet, comme complément au travail de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf), qui n’a pas les outils pour déceler des fraudes transfrontières et n’a qu’un pouvoir administratif.

Le Parquet européen rencontre toutefois un premier écueil:  au lieu des 208 initialement prévues, dont la moitié venant de l’Olaf. Le coût de la vie au Luxembourg réfrénerait en effet l’enthousiasme de certains fonctionnaires européens vivant à Bruxelles – un phénomène préoccupant .