Amélie Lequien, COO pour Axa Wealth Europe. (Photo: Blitz Agency 2024)

Amélie Lequien, COO pour Axa Wealth Europe. (Photo: Blitz Agency 2024)

Amélie Lequien, COO pour Axa Wealth Europe, partage ses conseils pour anticiper, s’adapter et diriger dans le monde en constante évolution de la gestion de patrimoine, à l’occasion du Paperjam 10x6 – Wealth Management Transformation, organisé par le Paperjam Club le mardi 25 mars.

Quels sont les facteurs clés pour garantir une croissance durable dans le secteur?

. – «Dans ce secteur hautement concurrentiel, où les clients sont exigeants et les marges sous pression, l’atout essentiel réside dans la réputation. Et celle-ci exige solidité, sécurité et capacité d’évolution. La solidité du bilan et de la compagnie, en termes de rating et de ratio de solvabilité, rassure nos clients qui recherchent en effet la fiabilité sur le long terme pour leur patrimoine. La sécurité des opérations est un impératif absolu : une faille, qu’elle soit opérationnelle, réglementaire ou informatique, peut compromettre la confiance des clients et mettre en risque l’épargne confiée. Enfin, il est essentiel d’investir dans l’expertise et l’innovation afin d’anticiper les nouveaux besoins des clients et les évolutions du marché, et rester ainsi toujours à la pointe. Pour être durable, il s’agit donc d’un équilibre: être un acteur fiable, sécurisant et solide, tout en restant centré sur les clients, agile et tourné vers l’avenir. 

Quels sont les risques d’une digitalisation excessive dans un domaine aussi relationnel?

«La digitalisation est incontournable pour répondre aux attentes des clients Wealth, toujours plus connectés et exigeants quant à la disponibilité et à l’instantanéité des informations. Mais ces clients sont aussi plus sophistiqués, plus experts, et recherchent une expérience ultra-personnalisée ainsi que des conseils sur mesure. Face à une décision patrimoniale complexe, un algorithme peut analyser très rapidement les données et faire gagner du temps, mais peut-il ressentir un doute, une hésitation, une sensibilité?

Une digitalisation poussée à l’extrême risque de transformer l’expérience en un processus robotisé et standardisé, où le client trouvera du mesuré, mais plus du sur-mesure. L’enjeu est de trouver le juste équilibre entre efficacité digitale et expertise humaine. On peut tout automatiser, sauf la confiance de nos clients.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes professionnels souhaitant entrer dans le domaine de la gestion de patrimoine?

«Tout d’abord, toujours partir du client et de ses besoins pour proposer le meilleur service et la meilleure expérience, adaptés à lui individuellement. L’expertise patrimoniale reste centrale, mais l’empathie demeure un levier différenciant. Je recommande aussi d’adopter la culture de l’excellence, la rigueur et l’attention au détail, qui font la différence dans ce métier.

Enfin, un élément qui peut accélérer la réussite : trouver un sponsor, un mentor, pour apprendre à ses côtés et évoluer plus rapidement.

Et surtout, soyez sérieux sans vous prendre au sérieux! Ce domaine exige du professionnalisme, mais aussi de l’authenticité et du plaisir dans les interactions.»