François Chauvet et Luc Neuberg veulent proposer des indices exempts de toute subjectivité. (Montage: Maison Moderne)

François Chauvet et Luc Neuberg veulent proposer des indices exempts de toute subjectivité. (Montage: Maison Moderne)

FCI veut mettre sur le marché une gamme d’indices transparents et au juste prix qui respectent le règlement européen Benchmark (BMR).

Un règlement qui a renforcé les convictions des deux founding partners et administrateurs du projet: Luc Neuberg et François Chauvet. Deux personnalités bien connues sur la Place. Le premier a été le CEO de BCEE Asset Management de 2004 à 2018 et est l’actuel président du conseil d’administration de l’). Le second est le président de la société APTimum Conseil qui fournit des solutions d’analyse et de gestion des risques aux professionnels de la gestion d’actifs de la Place, et de la société Fundclass qui organise annuellement les European Funds Awards, le seul classement quantitatif et qualitatif des performances des fonds d’investissement européens.

L’idée des fondateurs? Elle remonte à avant le règlement Benchmark. Et ce dernier les a confortés dans leur démarche. Pour mémoire, le règlement Benchmark a été pris par la Commission en 2016, en réaction aux manipulations d’indices constatés en 2012 sur le Libor et l’Euribor. Il est entré en application en 2018 afin de limiter les potentiels conflits d’intérêts entre les fournisseurs d’indices et leurs clients d’un côté, et les investisseurs de l’autre.

Besoin de transparence

«L’objectif est d’avoir des indices transparents et simples. En quelque sorte, de revenir à l’origine des indices de référence qui ont été créés pour représenter un marché», explique Luc Neuberg.

Il y a une trentaine d’années, les indices comme MSCI ou Stoxx étaient des indices «purs». Au fils d’opérations de croissance externe – le rachat des sociétés Bara en 2004, puis Risk Metrics en 2010, ou encore GMI Ratings en 2014 par MSCI par exemple –, les méthodes de calcul se sont opacifiées, détaille-t-il. «Une manière d’impressionner la clientèle et de la garder captive.» Avec un marché devenu oligopolistique, les prix se sont envolés. «En tant qu’acteur, j’ai vu que les prix des indices devenaient exorbitants pour quelque chose qui, à la base, pouvait être fait maison.» «Le fait qu’un oligopole très concentré de fournisseurs d’indices mette la pression sur les prix gêne beaucoup de monde», corrobore François Chauvet.

Et pour justifier ces hausses de tarifs, les indices sont devenus des outils prospectifs et non des outils représentatifs des marchés qu’ils devraient être selon les deux fondateurs de FCI. Pour qui il faut en quelque sorte revenir aux sources: représenter les marchés de manière transparente au juste prix.

Recherche d’ADN

Comment cela se passe-t-il côté mécanique? Un indice de référence permet de mesurer, de comparer, de fixer le prix des choses et de positionner par rapport à la concurrence. FCI a signé des partenariats avec toutes les bourses de la Planète pour avoir toutes les cotations en direct, «sans passer par des prestataires de services comme Bloomberg». Les prix sont ensuite centralisés puis traités via la méthode APT (Arbitrage Pricing Theory) dont se servent les sociétés APTimum Conseil et Fundclass. «À partir de cela nous constituons un indice en nous assurant que l’ADN de ce qu’on est en train de construire est le plus proche possible de l’ADN de l’univers que l’on veut modéliser», détaille François Chauvet.

FCI est actuellement spécialisée dans les indices actions. «Nous avons une gamme de 25 indices, soit nationaux, soit régionaux, soit par capitalisation, et nous avons la possibilité de créer des indices sur mesure», indique Luc Neuberg. Qui insiste sur le fait que les indices créés sont exempts de toute décision subjective parce que la méthodologie elle-même est faite pour représenter le marché, à l’inverse d’un produit comme le CAC40 qui est subjectif parce qu’un choix est fait des sociétés qui le composent.

L’autre élément différenciateur de FCI, au-delà de sa volonté de proposer un produit pur, transparent et au juste prix, c’est l’agrément obtenu de l’Autorité des marchés financiers (AMF) à Paris qui la place directement sous l’autorité de l’autorité de contrôle européenne qu’est l’Esma (European Securities and Markets Authority). Un agrément encore plutôt rare en Europe.

Le potentiel commercial? François Chauvet le pense énorme grâce aux économies que fournit FCI par rapport aux habituels grands fournisseurs d’indices. «Mais il faudra convaincre des gens qui ont déjà leurs petites habitudes.»