Les grandes figures féminines de la Place, réunies à la Bourse de Luxembourg, ce matin du mercredi 8 mars, ont officiellement lancé la charte Luxembourg Women in Finance. Une initiative de l’ABBL, de l’Alfi, de l’ACA, de LuxCMA et de LuxFLAG, sous le patronage du ministère des Finances.
Comptabilisant déjà 69 signataires (parmi lesquels on retrouve des banques, des gestionnaires d’actifs, des compagnies d’assurance et la Bourse de Luxembourg), son objectif est de favoriser et d’améliorer la représentation des femmes dans le secteur de la finance. Au sein des conseils d’administration et des directions bien entendu, mais aussi à tous les niveaux hiérarchiques de l’entreprise.
Pour , CEO du Luxembourg Stock Exchange et , ministre des Finances, il était en effet temps de mener «des actions concrètes». Pour cette dernière, «l’égalité des sexes n’est pas seulement une question sociale. La diversité et l’égalité des sexes sont macro-critiques et ont un sens économique: une plus grande diversité conduit à une meilleure prise de décision et à de meilleurs résultats économiques pour les entreprises et pour la société.»
Plus de données collectées pour de meilleurs résultats
, présidente de l’Alfi, a déclaré que la charte Luxembourg Women in Finance permettra également de collecter des données essentielles pour mesurer les progrès faits en matière d’égalité des genres dans le secteur. «Les signataires devront fixer des objectifs internes en matière de représentation des femmes au sein de leur entreprise. Ensuite, ils devront mesurer leurs progrès face ces objectifs et publier leurs résultats. Cela permettra de collecter des données significatives et d’évaluer les progrès réalisés ou pas. L’expérience d’autres pays, comme le Royaume-Uni, montre que les signataires de telles chartes ont, doucement, mais surement, amélioré la proportion de femmes dans leur conseil d’administration et leur direction.»
, directeur général de la CSSF, a également pris la parole et a notamment souligné le rôle que peut jouer la charte dans la réponse au besoin croissant de talents auquel le secteur est confronté. «Au regard du recrutement, la diversité et l’inclusion ne seront plus une préférence, mais une exigence, en particulier pour la jeune génération.»
Plus concrètement, les entreprises signataires de la charte «Luxembourg Women in Finance» s’engagent à désigner un cadre responsable de la diversité et de l’intégration des femmes, à fixer des objectifs internes pour parvenir à une meilleure parité et à publier un rapport annuel sur les progrès accomplis.
Cotation d’une «gender bond» tanzanienne
Et la cloche de la Bourse de Luxembourg a retenti une deuxième fois durant cette matinée, pour acter la cotation de la première obligation subsaharienne en faveur de l’égalité des sexes jamais émise: la «gender bond» de la banque tanzanienne NMB.
Comme l’a expliqué Julie Becker, ce sont des obligations qui «financent, partiellement ou exclusivement, des projets qui contribuent à faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes. Aujourd’hui, nous sommes fières de présenter près de 50 obligations de ce type, toutes via Luxembourg Green Exchange. En mettant en avant ces obligations, objectif est de rendre plus simple pour les investisseurs, l’identification des opportunités d’investissement qui contribue à l’empowerment économique des femmes.»