Le conseil d’administration de l’association Global Fund Risk: (de gauche à droite) François Chauvet, Michael Derwael, Luc Neuberg et Serge de Cillia. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Le conseil d’administration de l’association Global Fund Risk: (de gauche à droite) François Chauvet, Michael Derwael, Luc Neuberg et Serge de Cillia. (Photo: Guy Wolff/Maison Moderne)

Global Fund Risk (GFR) a pour objectif de promouvoir la gestion des risques pour les fonds d’investissement. Son initiateur, Luc Neuberg, nous présente les ressorts d’une initiative luxembourgeoise avec une ambition mondiale.

, un des spécialistes du risque parmi les plus reconnus de la Place est revenu pour Paperjam sur l’historique, la philosophie et les objectifs de Global Fund Risk

Comment est venue l’idée de lancer une association comme Global Fund Risk?

Luc Neuberg. – «En 2021, le Financial Stability Board (FSB) a identifié l’industrie des fonds d’investissement comme étant le secteur le plus important dans le domaine de l’intermédiation financière non bancaire. Depuis, tout comme durant la crise de 2007, les récentes turbulences d’institutions de crédits ont encore une fois ébranlé la confiance des investisseurs et épargnants.

Le volume mondial des fonds d’investissement, représentant plus de 70.000 milliards de dollars d’actifs sous gestion, un niveau proche du PIB mondial, a de quoi interloquer. À titre de comparaison, selon la Banque des règlements internationaux (BIS), cela est pratiquement équivalent à la taille mondiale des bilans bancaires.

Il est donc évident que les fonds d’investissement ont un rôle majeur à jouer dans l’économie mondiale, et qu’il est crucial d’assurer la confiance des investisseurs. Les leçons des précédentes crises financières sont claires, la gestion du risque est devenue un élément clé pour la pérennité du système financier. Il fait maintenant partie intégrante du système, plus encore qu’une valeur ajoutée, le risk management est devenu un élément de son ADN.

Le Luxembourg est-il le bon endroit pour lancer une initiative qui se veut globale?

«Oui, absolument. Précurseur de la mise en œuvre de la réglementation européenne des fonds, le Luxembourg a joué un rôle central dans l’ouverture des marchés à la distribution internationale de fonds et dans l’accès aux investissements internationaux des clients privés et institutionnels européens. 

Et avec plus de 5.000 milliards d’actifs sous gestion dans les fonds d’investissement à la fin de 2022, la gestion des risques a été au cœur des débats depuis de nombreuses années, supportée par une communauté d’experts venant de tous horizons géographiques, mais aussi de tous les métiers des fonds, et également supportée par un régulateur promouvant les meilleures pratiques de la gestion des risques. La Place luxembourgeoise a ainsi toute légitimité pour promouvoir cette initiative mondiale.

Comment renforcer la culture de la gestion des risques pour les fonds?

«L’association Global Fund Risk (GFR) a pour objectif de rassembler les acteurs de l’industrie des fonds ayant une appétence et une exposition au risk management. Cette association permettra, à une échelle mondiale, un cursus certifiant, mais aussi et surtout d’échanger et de promouvoir les meilleures pratiques de gestion des risques pour fonds d’investissement. 

Le Board de GFR, représentant à lui seul plus d’un siècle d’expériences professionnelles dans la finance. Serge de Cillia, François Chauvet, Michael Derwael ont avec moi porté le projet à terme, supporté par 18 founding members, représentant les principaux acteurs de l’industrie, issus de tous les métiers liés aux fonds d’investissement: des administrateurs, des gestionnaires, des risk managers, des conseillers, des juristes, ainsi que des représentants des administrations centrales.

Comment le marché a-t-il accueilli votre initiative?

«L’initiative a reçu un accueil très enthousiaste d’acteurs de l’industrie des fonds de la Place luxembourgeoise, mais également d’acteurs internationaux et d’universitaires. Citons à titre d’exemple parmi les membres honorifiques de GFR, le professeur Philippe Jorion (Université de Californie, et auteur de l’ouvrage de référence de FRM), le professeur Marti Subrahmanyam (Université de New York), le professeur Davide Maspero (Université Bocconi) et Michael Roberge (président et CEO de MFS, Boston, groupe initiateur du premier fond ouvert en 1924). L’ambition de GFR est ainsi globale, et s’adresse mondialement à tous les acteurs de l’industrie des fonds.

Comment adhérer à GFR?

«Pour devenir membre de GFR, à l’instar du CFA (Chartered Financial Analyst) et du FRM (Financial Risk Manager, émise par le GARP), une certification sera proposée, sur base de la réussite d’un examen fondé sur un livre de référence, attestant une connaissance fondamentale dans le domaine. Cette certification, Risk Management pour fonds, s’adresse à tous les acteurs, et pas uniquement aux risk managers. De la sorte, il ne s’agit pas d’une approche purement technique, mais d’une vision holistique de la discipline.

Le livre ‘Risk Management for Investment funds’, récemment publié par McGrawHill, est l’ouvrage de référence pour la certification GFR.

Cette communauté, au-delà des risk managers, profitera aux membres, aux universitaires, étudiants et in fine à tous les acteurs de l’industrie des fonds d’investissement.

Quand démarrent les examens de certification?

«Rendez-vous le 25 novembre pour une première session d’examen de certification! Les prochaines sessions auront lieu en mai et novembre 2024 à Luxembourg. Les informations sont disponibles sur le site de l’association: