Florent Zancanella propose depuis octobre 2018 de louer sa Chrysler 300 C couleur rose paillette à une clientèle essentiellement féminine. (Photo: Carlo Strange / Facebook Lady's cab Luxembourg)

Florent Zancanella propose depuis octobre 2018 de louer sa Chrysler 300 C couleur rose paillette à une clientèle essentiellement féminine. (Photo: Carlo Strange / Facebook Lady's cab Luxembourg)

Depuis plus de trois ans, l’entreprise luxembourgeoise de microcrédit Microlux soutient financièrement des petits entrepreneurs, auxquels nous consacrons une série de portraits. Avec Lady’s cab Luxembourg, Florent Zancanella propose de conduire de nuit les femmes dans une Chrysler rose paillette.

Une Chrysler 300 C couleur rose paillette dédiée à la clientèle féminine, voilà ce que ce que propose Lady’s cab Luxembourg, une voiture de location qui sillonne les rues du pays depuis octobre 2018 avec, au volant, le fondateur de l’entreprise, Florent Zancanella.

Le concept vient à l’origine d’Angleterre, mais il s’est aussi développé dans d’autres grandes villes comme Hong-kong, Dubaï ou Bangkok.

«L’idée m’est venue en regardant un reportage à la télé», raconte Florent Zancanella. «Mais j’ai attendu huit ou neuf ans avant de concrétiser le projet.»

Le déclic se produit après une opération, un by-pass qui lui fait perdre 70 kilos. «Cette opération m’a reboosté», admet-il. «C’est alors que j’ai décidé de passer du salariat à l’entrepreneuriat.»

Un tarif forfaitaire

Après des années d’expérience en tant qu’agent de sécurité puis chauffeur de taxi, Florent Zancanella se lance. Il obtient des crédits via Microlux – plus que ce qu’il espérait, assure-t-il: «Il faut soi-même remettre 25% de la somme nécessaire, mais mon projet leur a tellement plu qu’ils ont accepté d’en financer l’intégralité.»

À 3,20€ par kilomètre et 5€ de prise en charge, Florent Zancanella tâche de s’aligner sur les prix des taxis classiques. Mais chez ses concurrents, «le taximètre tourne même à l’arrêt, lorsqu’il y a un feu rouge ou que la circulation est bloquée», explique-t-il. «Ce n’est pas mon cas. Je propose un prix forfaitaire. Le tarif doit rester abordable pour tous.» Dans une ville congestionnée par les chantiers et le flux considérable de voitures, cette différence peut s’avérer de taille.

Une clientèle féminine et nocturne

Quand vient le soir, le trafic devient plus fluide. Et, seul chauffeur de Lady ’s cab Luxembourg, Florent Zancanella travaille de nuit, essentiellement dans l’événementiel, avec une clientèle surtout féminine et, à l’occasion, pour de longues distances: la voiture rose s’est ainsi retrouvée dans les rues de Paris, Bruxelles ou Amsterdam.

Florent Zancanella aimerait toutefois travailler aussi de jour, avec une clientèle d’affaires ou en collaboration avec des hôtels. Mais pour cela il faut embaucher – une femme de préférence: «Il n’y a pas de parité dans le métier du taxi. Les femmes sont très rares. Or je suis un féministe convaincu.»

Il souhaiterait aussi obtenir des emplacements, comme les taxis. «Je ne peux prendre mes réservations que par téléphone», explique-t-il. «Je n’ai pas l’autorisation de me mettre sur les emplacements réservés au taxi. Ce serait un aboutissement pour moi.»

À quand un gentleman’s cab?

Si le chiffre d’affaires peine à augmenter, surtout en semaine, son succès le plus prometteur est selon lui sa réussite sur les réseaux sociaux: «Lady’s cab Luxembourg est la fanpage luxembourgeoise sur les transports de personnes la plus importante sur Facebook, avec , alors que je ne l’ai jamais sponsorisée!», se réjouit-il.

Florent Zancanella envisage un autre projet: investir dans un mini-van, couleur noir paillette celui-ci. «En complément du lady’s cab, j’aurais ainsi un gentleman’s cab», s’enthousiasme-t-il. «J’ai été assez fou pour mener ce projet, donc je ne me refuse rien en termes d’idées.»