Le Laangfur deviendra le futur centre du Kirchberg. (Illustration: Fabeck Architectes)

Le Laangfur deviendra le futur centre du Kirchberg. (Illustration: Fabeck Architectes)

Le Laangfur est un terrain d’un peu plus de 20 hectares qui sera développé dans les prochaines années au Kirchberg. Véritable cœur du plateau, il s’agit du plus grand terrain restant en dehors du périmètre directement géré par le Fuak.

Par sa position centrale, le Laangfur est amené à jouer un rôle-clé dans l’urbanisation du Kirchberg. «C’est le cœur du plateau qui fait le lien entre les différents quartiers, tout en représentant un axe central de circulation depuis l’avenue Kennedy jusqu’au futur développement du Kuebebierg», explique Laurent Langer, architecte-directeur adjoint de la direction de l’architecte de la Ville de Luxembourg.

En taille, il est l’équivalent du centre-ville de Luxembourg. «Ce morceau du plateau est en fait un ensemble de terrains qui appartiennent à une vingtaine de propriétaires privés, dont des promoteurs privés, ainsi qu’au Fonds Kirchberg et à la Ville de Luxembourg. Il a donc fallu mener en amont un travail de médiation avec des workshops pour parvenir à mettre tout le monde autour de la table afin de réaliser un projet commun.»

C'est le bureau Fabeck Architectes qui a dessiné ce que sera le Laangfur. (Illustration: Fabeck Architectes)

C'est le bureau Fabeck Architectes qui a dessiné ce que sera le Laangfur. (Illustration: Fabeck Architectes)

Une consultation rémunérée a été lancée auprès de trois bureaux (Fabeck Architectes, Steinmetzdemeyer et BalliniPitt), avec un cahier des charges rédigé par la Ville de Luxembourg. Elle a été remportée par Fabeck Architectes, qui a ainsi l’opportunité de dessiner le développement urbain de ce nouveau quartier.

L’objectif était de créer un quartier mixte, avec de nombreux logements, des bureaux, des commerces répartis autour d’une place publique, sans prédominance de la voiture puisque le quartier sera desservi par le tram et irrigué par des pistes cyclables. On y trouvera également une école de la Ville de Luxembourg, complétée par la section primaire anglophone du Lycée Michel Lucius, des crèches, un CIPA et un centre culturel. Un couloir écologique rejoindra la vallée.

«Actuellement, le Centre national de recherche archéologique réalise des fouilles pour sonder les sous-sols. Le PAP est en préparation et nous espérons pouvoir le passer en procédure d’ici 2021. En parallèle, nous sommes en train de réaliser des workshops pour déterminer quel type de commerce peut être implanté ici et sous quelle forme. Il s’agit de déterminer les justes surfaces pour assurer la pérennité du projet, ainsi qu’un intérêt de la part des exploitants.»

«Nous abordons aussi l’idée de confier l’ensemble des commerces à un seul exploitant, comme un centre commercial ouvert, ce qui nous permettrait de gérer l’ensemble des commerces de manière homogène et de mieux maîtriser les loyers. L’idée n’est pas de faire de la concurrence aux commerces du centre-ville ou au centre commercial Auchan, mais de pouvoir apporter des services de proximité, comme on peut en trouver par exemple à la gare ou à Bonnevoie.»

Un nouveau pont pour le tram, les piétons et les vélos passera au-dessus de la vallée et arrivera au centre du Kuebebierg. «Alors que jusqu’à présent, le tram reliait les grands pôles d’emploi avec les pôles d’échanges multimodaux, l’idée au Laangfur est que le tram vienne chercher les usagers sur leur lieu de vie.»

On y trouvera aussi des bureaux de taille moyenne, plutôt orientés vers le boulevard, permettant une bonne mixité dans le quartier et évitant ainsi l’effet de quartier-dortoir. Il est prévu que les immeubles soient plus hauts côté boulevard et qu’en descendant vers la vallée, les immeubles soient moins élevés.

L’aspect paysager n’est pas oublié et a été confié à Areal, en collaboration avec Michel Desvigne. Actuellement, plus d’une vingtaine de bureaux d’études travaillent sur ce projet. «C’est un des projets les plus étudiés que nous ayons menés jusqu’à présent. Nous allons très loin dans les études sur site au niveau de l’énergie, de la nature des sols, des risques de failles…»

Le développement de l’urban farming est aussi envisagé, avec un espace dédié à l’aquaponie. «L’objectif est de trouver une mixité des fonctions comme on peut l’attendre d’un centre-ville, avec des habitations, des bureaux, des commerces et services de proximité, des espaces publics de qualité…» Au total, environ 2.000 logements pourront être construits, ce qui correspondrait à environ 5.000 nouveaux habitants.