Le train des profits poursuit sa lancée. Pour la quatrième année consécutive, la SNCF affiche des résultats positifs, avec un bénéfice net en hausse de 19%, atteignant 1,6 milliard d’euros en 2024.
«Le groupe SNCF a enclenché le cercle vertueux de la croissance rentable», s’est félicité son PDG, Jean-Pierre Farandou, lors de la présentation des comptes ce jeudi. Une manière pour lui de clore son mandat sur une note positive avant de passer le relais en mai, après cinq ans à la tête de l’entreprise.
Avec un chiffre d’affaires en progression de 3,8%, atteignant 43,4 milliards d’euros, l’entreprise publique confirme sa dynamique de croissance. Ce succès repose notamment sur la performance de la filiale SNCF Voyageurs (+5,8% à périmètre et changes constants) et de l’opérateur de transport public Keolis (+9,6%).
«Ce sont des hausses très significatives lorsqu’on les compare à une inflation de 2,4 %», a souligné Laurent Trevisani, directeur financier du groupe.
La grande vitesse, moteur de croissance
L’activité grande vitesse reste le principal moteur de cette croissance. Avec près de 130 millions de passagers en 2024, les TGV Inoui et Ouigo enregistrent un record de fréquentation, en hausse de 4 % par rapport à 2023 et de 11% par rapport à 2019, avant la crise sanitaire.
Ces performances justifient les investissements colossaux du groupe, qui a consacré 10,8 milliards d’euros au développement de son réseau l’an dernier.
En revanche, le logisticien Geodis, qui avait joué un rôle clé pour limiter les pertes pendant la crise du Covid, a vu son chiffre d’affaires stagner en 2024, pénalisé par la détérioration de l’environnement économique en France et dans le monde.
Autre point de satisfaction pour la direction: la maîtrise de la dette, qui oscille autour de 25 milliards d’euros. De son côté, SNCF Réseau affiche une trésorerie positive, comme l’exige la loi, confirmant ainsi le redressement financier amorcé ces dernières années.
L’entreprise a par ailleurs recruté 18.500 personnes en CDI l’an dernier, ce qui en fait «le premier recruteur de France», indique la compagnie dans un communiqué.
La question du prix des billets
Derrière ces chiffres flatteurs, la question du prix des billets reste toutefois sensible. Alors que la SNCF a relevé ses tarifs de 1,5 % en janvier, Jean-Pierre Farandou se défend: «Le prix moyen d’un billet TGV reste stable entre 45 et 47 euros depuis des années. Nous n’avons même pas répercuté la moitié de la hausse des coûts sur les prix des billets. On le voit d’ailleurs dans nos résultats: la seule activité dont la marge baisse, paradoxalement, est celle des TGV. Nous avons fait ce choix pour maintenir des prix attractifs pour nos clients.»
Pour rappel, la SNCF et la région Grand Est ont également augmenté le prix de l’abonnement TER en ce début d’année. Les frontaliers empruntant le train depuis Nancy, Metz ou Thionville doivent ainsi débourser 3% de plus depuis janvier. Pour poursuivre son développement, la SNCF espère accueillir les premières rames des TGV nouvelle génération début 2026, afin d’augmenter le nombre de places disponibles sur la grande vitesse.