En dix ans, l’âge médian de la population de l’UE a augmenté de 2,2 ans pour atteindre 44,7 ans, contre 42,5 ans en 2014. Presque aucun pays n’échappe à cette tendance, à l’exception de deux pays dans lesquels l’âge médian a, lui, baissé, mais dans des proportions très minimes: -0,7 an à Malte et -0,1 an en Allemagne. Pour tous les autres, l’âge médian augmente, et dans certains pays, ce vieillissement est bien plus élevé que la moyenne européenne. C’est le cas par exemple en Grèce (âge médian de 46,9 ans), en Italie (48,7 ans), au Portugal (47,1 ans) et en Slovaquie (42,6 ans), où il a augmenté de quatre ans. L’Italie est d’ailleurs le pays où l’âge médian est le plus élevé de toute l’Europe.
Au Luxembourg, l’âge médian de la population a augmenté de 0,5 an, soit six mois seulement, pour atteindre 39,7 ans. En comparaison avec ses proches voisins, le Luxembourg a une population bien plus jeune que celle de la France (42,5 ans), de la Belgique (42 ans) et de l’Allemagne (45,5 ans).
Ce phénomène de vieillissement généralisé s’explique de plusieurs façons. D’abord, par la baisse de la natalité sur le Vieux Continent. À y regarder de plus près, les pays qui ont le taux de natalité le plus bas sont aussi ceux qui ont vu l’âge médian de leur population augmenter, à savoir l’Italie (6,7 naissances pour 1.000 habitants), l’Espagne (6,9/1.000) et la Grèce (7,3/1.000). Ce sont aussi ceux qui ont le taux de fécondité le plus bas: 1,25 enfant par femme en Italie, 1,16 en Espagne et 1,32 en Grèce. Dans le cas du Luxembourg, le taux de fécondité est moins élevé que la moyenne européenne: 1,31 enfant par femme, contre 1,45 au niveau européen.
Une espérance de vie plus élevée au Luxembourg
L’allongement de l’espérance de vie contribue aussi au vieillissement de la population. Là encore, les pays où l’âge médian est le plus élevé bénéficient tous d’une espérance de vie supérieure à 80 ans et, dans certains cas, supérieure à la moyenne européenne de 81,5 ans. Ainsi, en Italie, elle atteint même 83,8 ans, 84 ans en Espagne et 81,6 ans en Grèce.
Au Luxembourg aussi, l’espérance de vie dépasse la moyenne européenne – 83,4 ans – et elle augmente (+1,1 an en dix ans). Mais le pays bénéficie de la part de personnes âgées (+ de 65 ans) dans la population totale parmi les plus faibles, de l’ordre de 15%.
À l’échelle de l’UE, 21,6% des personnes sont âgées de plus de 65 ans. Il s’agit d’un enjeu fort pour l’avenir. «En raison de l’évolution démographique, la proportion de personnes en âge de travailler dans l’UE diminue, tandis que le nombre relatif de retraités augmente. La part des personnes âgées dans la population totale devrait augmenter considérablement au cours des prochaines décennies. Cette situation pourrait, à son tour, entraîner une charge accrue pour les personnes en âge de travailler, qui devront faire face aux dépenses sociales nécessaires au vieillissement de la population pour toute une série de services connexes», détaille Eurostat, qui évoque une tendance «à long terme qui a déjà débuté il y a plusieurs décennies».
Selon les projections de l’institut statistique européen, la population continuera encore à vieillir d’ici 2100, avec des conséquences économiques et sociales telles qu’une pression sur les systèmes de retraites avec moins d’actifs pour financier les pensions; une hausse des dépenses de santé ou encore un manque de main-d’œuvre dans certains secteurs.
Face à ces risques, dans certains pays, ce constat d’une population vieillissante sert aussi d’argument en faveur d’un report de l’âge de la retraite. D’autres solutions, comme le fait d’encourager la natalité ou favoriser l’immigration de travailleurs qualifiés, pourraient aussi ralentir le vieillissement.