Le site Rout Lëns, à Esch-sur-Alzette, sera développé dans le respect de l’environnement. (Photo: Nader Ghavami)

Le site Rout Lëns, à Esch-sur-Alzette, sera développé dans le respect de l’environnement. (Photo: Nader Ghavami)

Le développeur Iko Real Estate a présenté, jeudi, son projet pour le développement de la friche industrielle Rout Lëns, à Esch-sur-Alzette. Un projet urbain de nouveau quartier, qui sera résolument vert.

Le site «Lentille rouge» se situe à Esch-sur-Alzette, en bordure de la frontière française. D’une surface de 10,5 hectares, il s’agit du plus ancien site sidérurgique de la ville, qui n’est plus en activité depuis près de 40 ans.

ArcelorMittal a cédé les terrains au développeur Iko Real Estate, qui va travailler en partenariat avec le groupe sidérurgiste et la Ville d’Esch-sur-Alzette. Afin d’avancer concrètement et professionnellement sur le projet, Iko Real Estate a missionné une équipe conceptrice pour dessiner le futur de ce quartier.

Du côté des architectes, urbanistes et ingénieurs, on trouve A2M, Bruck + Weckerle Architekten, Moreno Architecture et Best. À cette équipe s’ajoutent les paysagistes de Babylone, et les urbanistes, sociologues et facilitateurs de projet de CityTools.

Vue du ciel

«‘Sustainable’ n’est pas qu’un mot», introduit Éric Lux, directeur d’Iko. «C’est une attitude qui est au cœur de notre stratégie, qui est pleinement intégrée à notre travail et qui correspond aux besoins de notre société. Aussi, la dimension écologique est pleinement prise en considération dans la planification de ce nouveau quartier. L’objectif est d’avoir un impact minimum sur l’empreinte carbone. Nous allons également développer une réflexion très importante autour de l’eau.»

Nous allons montrer qu’un futur décarboné est possible.

Sebastian MorenoarchitecteA2M

Même si elle est actuellement enterrée, l’Alzette coule à proximité du site. Il bénéficie aussi d’une situation légèrement en hauteur, qui offre un point de vue sur l’ancienne piscine en plein air Era. En plus d’être un thème développé par les paysagistes, l’eau sera aussi abordée d’un point de vue ressource et consommation.

Par ailleurs, l’approche écologique se ressentira aussi dans la création de nombreux espaces verts. Il y aura donc une continuité bleue, mais aussi une continuité verte sur le site de Rout Lëns. La voiture sera repoussée au second plan pour créer des espaces publics de qualité incitant à la rencontre.

«Nous allons montrer qu’un futur décarboné est possible», annonce Sebastian Moreno d’A2M. «Le site sera développé en plusieurs phases, ce qui sera à chaque fois l’occasion de se remettre en question et de réorienter le projet si besoin», soutient Éric Lux.

Mixité et porosité

L’approche «sustainable» se lit aussi dans la recherche de mixité. Cette mixité sera particulièrement visible pour le volet résidentiel avec différentes typologies d’habitats et divers groupes d’habitants visés. Mais on la retrouvera également dans les différents programmes du site: en plus du résidentiel, il y aura des espaces de bureaux, des commerces de proximité, des espaces dédiés à la culture et aux loisirs, une école, de nombreux espaces verts.

Le quartier ne comptera pas que des nouvelles constructions, car plusieurs éléments du patrimoine industriel seront préservés. Au total, cinq bâtiments seront remis en état et trouveront une nouvelle fonction.

Nous ne faisons pas de l’urbanisme de chambre.

Antoine CrahayarchitecteCityTools

«Le site ne pourra correctement fonctionner que si nous parvenons à créer de la porosité avec les rues alentour. Il faut donc créer des liens avec le centre-ville, le quartier Grenz/Hiehl et le Gaalgebierg. C’est une occasion unique de désenclaver la ville vers le sud», explique Sebastian Moreno d’A2M.

Dans cet objectif, entre autres, une participation citoyenne est lancée pour inclure les citoyens dans la réflexion de ce développement urbain. «Nous ne faisons pas de l’urbanisme de chambre», commente Antoine Crahay, de CityTools.

«Nous travaillons avec les gens, dans une démarche de participation citoyenne. Pour cela, nous avons mis en place un site internet qui permet d’informer en continu sur le projet, nous lançons une enquête citoyenne dont les résultats serviront comme base aux débats et ateliers qui seront organisés entre le 27 avril et le 11 mai prochains.»

Et dans les mois à venir, alors que le site va voir arriver ses premiers engins pour commencer sa dépollution, des événements temporaires pourraient aussi peut-être voir le jour.