Outre l’avantage lié à la diversification, l’exposition aux matières premières offre une protection contre les risques géopolitiques, la montée de l’inflation ainsi que les menaces liées aux risques d’approvisionnement en ressources naturelles.
Plus précisément, les métaux précieux (or, argent, platine et palladium) permettent d’amortir les chocs en cas de crise. C’est ce que démontrent les chiffres : les métaux précieux ont montré une meilleure résilience face aux attaques du 11 septembre 2001, à la crise financière de 2008 ou encore à la dévaluation du yen chinois en 2015.

Performance des métaux précieux vs performance des actions DNCA
Les banques centrales ont accéléré leur diversification en matière d’or et ont considérablement accru leurs achats d'or au cours 3 dernières années, passant d'un volume moyen annuel d'environ 400 tonnes à 1 000 tonnes.
Le gel de $300 milliards d’avoirs russes, en représailles à l’invasion en Ukraine, a été effectuée en collaboration avec les pays alliés des États-Unis, la majorité de ces actifs étant détenus par des banques centrales européennes.
Cette situation a engendré un changement structurel de la demande d'or, rendant les banques centrales moins sensibles aux fluctuations des prix de l'or.

Évolution de la demande d’or des Banques Centrales (en tonnes): devenues nettes acheteuses depuis 2008 DNCA
Au-delà de cette menace, les banques centrales redoutent également un retour durable de l'inflation, ainsi qu'une instabilité politique et économique plus prononcée que par le passé.
Actuellement, la majorité des réserves d'or sont concentrées dans quelques pays développés : les États-Unis, l'Allemagne, la France et l'Italie. Ces pays détiennent en somme 50% des réserves d'or des banques centrales.
En ce qui concerne les banques centrales des pays émergents, elles demeurent relativement peu exposées à l’or : la Chine détient seulement 5 à 6 % de ses réserves en or, l'Inde 10%, l'Arabie Saoudite 6%, l’Indonésie 4% et le Brésil 3%.
En complément des métaux précieux, les métaux stratégiques utilisés pour l'électrification ont également leur pertinence dans le cadre d’une allocation de portefeuille.
Des métaux tels que le cuivre, l'aluminium, l'étain et le zinc sont indispensables pour électrifier notre monde et pour réaliser les changements nécessaires vers un avenir à plus faibles émissions de carbone et davantage axé sur le numérique.
En complément des métaux précieux, les métaux stratégiques utilisés pour l'électrification ont également leur pertinence dans le cadre d’une allocation de portefeuille.
Au-delà de son utilisation dans le domaine de la construction et des infrastructures, le cuivre est également présent dans la production de véhicules électriques (un véhicule électrique nécessite 4 fois plus de cuivre par rapport à celle d’une voiture thermique), la fabrication d’éoliennes ainsi que l’édification de centres de données (27 tonnes de cuivre pour chaque méga watt de puissance déployées).

Les voitures électriques ont besoin de beaucoup de cuivre DNCA
Selon une étude de l’Agence Internationale de l’Energie, un tiers des lignes de transmission du réseau électrique Européen a maintenant plus de 40 ans.
A l’échelle mondiale, il faudra remplacer plus de 80 millions de kilomètres de réseaux électriques d'ici à 2050 ! Il est évident que ces réseaux électriques sont voraces en cuivre.

Longueur du réseau électrique mondial (millions de km) – Scénario des engagements annoncés, 2021 – 2050 DNCA
Il convient également de noter que l'étain est devenu un composant essentiel des technologies modernes, étant présent dans tous les appareils électroniques que nous possédons qui contient un circuit électronique, cette industrie constituant la moitié de la demande d’étain.
Quant à l’argent, métal le plus conducteur de tous, il est de plus en plus prisé pour les projets photovoltaïques, ce secteur représentant désormais 20% de la demande.
Ces métaux stratégiques utilisés pour l'électrification se distinguent ainsi d'une part par une demande structurelle croissante et d'autre part par des ressources limitées.
Effectivement, la demande de rendements du capital plus élevés, d’investissements environnementaux plus responsables et de permis plus stricts ont entraîné un ralentissement de la croissance d’offre de minerais et de métaux.
Par exemple, en examinant de plus près le cuivre, les études indiquent que le marché du cuivre pourrait connaître un déficit structurel pour les 4 à 5 prochaines années.
Ces métaux stratégiques utilisés pour l'électrification se distinguent ainsi d'une part par une demande structurelle croissante et d'autre part par des ressources limitées.
L'absence de nouvelles découvertes de gisements de cuivre s’explique par le sous-financement chronique des entreprises minières au cours des dernières années.
De plus, les études montrent qu'il faut généralement plus de 17 ans entre la découverte d’un gisement et l'extraction du minerais cuivre!
Dans un monde où l’incertitude est une constante et les politiques monétaires largement expansionnistes, intégrer des matières premières aux ressources limitées, notamment les métaux précieux et stratégiques, permet non seulement de renforcer la résilience d’un portefeuille face aux crises mais également de capter la dynamique de croissance en provenance des transitions numériques et énergétiques.