La modification de la structure tarifaire à partir du 1er janvier 2025, approuvée par l’ILR, entraînera une augmentation générale des coûts d’utilisation du réseau basse tension d’environ 11%. 	 (Photo: Shutterstock)

La modification de la structure tarifaire à partir du 1er janvier 2025, approuvée par l’ILR, entraînera une augmentation générale des coûts d’utilisation du réseau basse tension d’environ 11%.  (Photo: Shutterstock)

Dans son dernier «Econews», la Chambre des salariés prévoit une hausse notable des coûts du réseau électrique pour les ménages en cette année 2025, de l’ordre de 11%. Elle met aussi en exergue l’importance de trouver un équilibre alors que la hausse des coûts de l’électricité, nécessaire pour financer la transition verte, peut aussi devenir un frein à l’électrification de la société pour les ménages. 

L’allègement du bouclier tarifaire pour les particuliers et un changement dans la structure de facturation de l’électricité vont conduire à une hausse de leur facture pour de nombreux ménages au Luxembourg. Une augmentation de l’ordre de 11% selon la Chambre des salariés, qui s’intéresse au sujet dans son dernier «Econews». «Si tous les ménages doivent s’attendre à une augmentation de leurs coûts de réseau, ceux qui ont récemment investi dans l’électrification de leur chauffage domestique (pompe à chaleur) ou de leur mobilité (voiture électrique) seront les plus touchés, avec des taux d’augmentation qui pourraient facilement atteindre 25-33% en 2025 par rapport à 2024. Cette forte hausse risque de constituer un signal de prix négatif susceptible de ralentir la transition vers une société décarbonée», alerte la CSL. 

Cela fait suite à l’annonce de l’Institut luxembourgeois de régulation (ILR), en fin d’année 2024, lorsqu’il a présenté et sa volonté de mettre en place une structure de facturation dynamique. Elle implique que depuis le 1er janvier, les particuliers, commerces et PME sont classés dans une catégorie de consommateurs. Cette modification vise à trouver une réponse à l’augmentation de la capacité du réseau, partant du principe que le tarif actuel n’était pas équitable car il ne reflétait pas les coûts réels du réseau.

La structure du tarif a donc changé au 1er janvier, avec une place plus importante accordée à la notion de puissance, dont le dépassement est facturé à prix supérieur. La CSL a d’ailleurs donné un aperçu de la nouvelle tarification en fonction de la puissance utilisée, avec quatre composantes. Ainsi, pour une puissance de 3kW, la redevance fixe est de 11,11 euros par mois et l’évolution se fait ensuite de façon graduelle: 29,46 euros par mois pour 12kW, 60,03 euros pour 27kW, 147,66 euros pour 70kW ou encore 208,80 euros pour 100kW. S’ajoute à cette redevance, une redevance de comptage de 5,90 euros par mois; une redevance volumétrique qui s’applique au volume d’électricité prélevé du réseau; et un supplément appliqué au volume dépassant la puissance de référence. 

Si cette nouvelle tarification doit encourager les clients à consommer de façon plus raisonnable, la Chambre des salariés évoque des frais d’utilisation du réseau «qui vont augmenter pour tous les ménages, y compris pour ceux qui ne dépassent jamais leur puissance de référence». Ainsi, pour un ménage de deux personnes qui ne dépasse pas sa puissance de référence de 3kW, la hausse sera de 6,72%, soit environ 23 euros en plus. Si ce même ménage dépasse la puissance de référence de 10%, l’augmentation sera alors de 16,94%, soit environ 58 euros. 

Un changement à double tranchant

Bien qu’une hausse des frais semble incontournable, la CSL encourage les ménages à «éviter autant que possible les dépassements», car chaque volume en dépassement entraîne des couts tarifaires (hors prix de l’électricité) 2,5 fois plus élevés. Elle pointe un impact encore plus important pour les ménages «qui n’ont pas les moyens d’adapter leurs habitudes de consommation». Alors même que la société est en proie à l’électrification dans une démarche de décarbonisation et de transition verte, avec une augmentation de la consommation de 69% prévue à l’horizon 2040, cette évolution interroge et pourrait décourager l’électrification, avec des ménages ou entreprises qui pourraient devenir réticents à adopter des technologies électriques. Mais, dans le même temps, la transition énergétique implique des coûts élevés pour moderniser les infrastructures et développer les énergies renouvelables. Un défi se dessine donc:  parvenir à équilibrer le financement de la transition tout en évitant de pénaliser les utilisateurs finaux.