En raison notamment de l’électification croissante, l’Agence internationale de l’énergie (IEA) prévoit une croissance rapide de la demande mondiale en électricité, de l’ordre de 4% par an jusqu’en 2027. Ce qu’elle explique par une accélération croissante de l’électrification dans le monde, et notamment l’expansion des centres de données et le déploiement de la 5G. Cela inclut également un nombre croissant d’équipements électriques tels que des climatiseurs, les bornes de recharge pour véhicules, le chauffage… La consommation d’électricité avait déjà augmenté de 4,3% en 2024 dans le monde (+1,4% en Europe). En Europe, la consommation d’électricité est restée plutôt stable, mais la croissance de la consommation devrait augmenter en raison de la reprise économique. Cependant, elle ne devrait pas retrouver son niveau de 2021 avant 2027.
Selon l’IEA, le secteur industriel continuera de représenter la plus grande part de la croissance de la demande, notamment en Chine. La part actuelle de l’électricité dans la consommation totale d’énergie de la Chine est de 28%, ce qui est nettement plus élevé que la part des États-Unis (22%) ou de l’UE (21%).
Globalement, les sources d’électricité à faibles émissions devraient répondre à toute la croissance de la demande selon l’IEA. Les énergies renouvelables – telles que l’énergie solaire, éolienne et hydraulique – devraient répondre à environ 95% de la croissance de la demande d’électricité au cours de notre période de prévision. En 2025, elles devraient fournir plus d’un tiers de la production totale d’électricité à l’échelle mondiale, dépassant le charbon.
Toutefois, l’IEA met aussi en garde à propos du phénomène dit de Dunkelflaute: c’est-à-dire lorsque les périodes temporaires de production éolienne et solaire photovoltaïque réduites peuvent exercer une pression supplémentaire sur le système électrique, en particulier si elles se produisent pendant des périodes de forte demande d’électricité, comme pendant les saisons hivernales plus froides avec une demande de chauffage accrue, ou les étés plus chauds avec une charge de refroidissement plus élevée. Ces événements peuvent entraîner des prix temporairement et brièvement plus élevés sur les marchés de gros si l’offre est limitée.
Selon l’IEA, il est donc essentiel de disposer d’une capacité répartissable suffisante (à faibles émissions) et d’un stockage de longue durée, entre autres options de flexibilité telles que la flexibilité du côté de la demande et les interconnexions, pour gérer efficacement ces périodes.