En 2024, 483 jeunes âgés de 6 à 17 ans ont acheté au moins une boîte d’antidépresseurs. (Photo: Shutterstock)

En 2024, 483 jeunes âgés de 6 à 17 ans ont acheté au moins une boîte d’antidépresseurs. (Photo: Shutterstock)

Le nombre de jeunes Luxembourgeois ayant acheté au moins une boîte d’antidépresseurs a progressé de 31,1% entre 2019 et 2023, passant de 386 à 506. Une hausse qui interroge sur l’évolution de la santé mentale des adolescents.

C’est une tendance qui ne passe pas inaperçue. En Belgique, la consommation d’antidépresseurs chez les adolescents a bondi de 43% entre 2019 et 2023, selon une étude des Mutualités libres. Face à cette progression préoccupante, les députés de gauche et (LSAP) ont interpellé la ministre de la Santé, (CSV), afin de savoir si le Luxembourg suivait une trajectoire similaire.

Les chiffres communiqués par la ministre dans la réponse parlementaire confirment cette tendance. Entre 2019 et 2023, le nombre d’ordonnances d’antidépresseurs prescrites à des assurés âgés de 6 à 17 ans a bondi de 44,9%, passant de 889 à 1.288. Parallèlement, le nombre de jeunes ayant acheté au moins une boîte de ces médicaments a progressé de 31,1%, atteignant 506 en 2023, contre 386 quatre ans plus tôt. Pour 2024, une légère baisse semble se dessiner, avec 483 jeunes concernés. Ces chiffres restent toutefois provisoires et pourraient encore évoluer.

Une hausse à relativiser

Au-delà des chiffres bruts, leur interprétation reste délicate. Rapportée à la croissance démographique, la hausse semble moins marquée: en 2019, 0,5% des jeunes assurés avaient consommé au moins un antidépresseur; en 2023, cette proportion s’élève à 0,6%.

Si la pandémie a souvent été identifiée comme un facteur aggravant des troubles anxiodépressifs, Martine Deprez se montre prudente: «Les chiffres ne permettent pas de déterminer clairement si la hausse des antidépresseurs achetés dans une pharmacie ouverte au public correspond à un phénomène durable ou à un phénomène passager en lien avec la pandémie liée au Covid-19.»

Conscient des défis que pose la prise en charge des troubles psychiques chez les jeunes, le gouvernement mise sur son Plan national santé mentale 2024-2028, rappelle Martine Deprez. Ce dernier, visant «à renforcer le système de santé mentale» mais aussi «à combler les lacunes existantes et à intégrer des approches innovantes validées dans le domaine de la santé».