Réforme fiscale, réforme des pensions, projet d’Agence du médicament et des produits de santé, ou encore création d’un futur centre national de distribution et de logistique. La CGFP ne manquait pas de sujets pour «dénoncer la manière dont le gouvernement traite ces thématiques.» (Photo: CGFP)

Réforme fiscale, réforme des pensions, projet d’Agence du médicament et des produits de santé, ou encore création d’un futur centre national de distribution et de logistique. La CGFP ne manquait pas de sujets pour «dénoncer la manière dont le gouvernement traite ces thématiques.» (Photo: CGFP)

Le discours est le même depuis plusieurs mois mais rien de semble changer dans les rapports entre la CGFP et le gouvernement. L’organisation syndicale de la fonction publique a une nouvelle fois exposé ses griefs ce vendredi 25 avril.

Réforme fiscale, réforme des pensions, projet d’Agence du médicament et des produits de santé, ou encore création d’un futur centre national de distribution et de logistique. La CGFP (Confédération générale de la fonction publique) ne manquait pas de sujets pour «dénoncer la manière dont le gouvernement traite ces thématiques si importantes», a insisté le président de l’organisation syndicale de la fonction publique, , lors d’une conférence de presse organisée ce vendredi 25 avril.

a critiqué «la manière dont les discussions sur les retraites se sont déroulées jusqu’à présent. Le gouvernement a lancé la campagne ‘Schwätz mat!’ et l’enquête en ligne qui a suivi n’a pas impliqué les citoyens. Compte tenu de la très faible participation, les thèmes réservés aux tables rondes d’experts qui ont suivi n’étaient en aucun cas représentatifs. Malheureusement, à l’approche des débats sur la prévoyance vieillesse, des tentatives répétées et délibérées ont été faites pour monter les générations plus âgées et plus jeunes, ainsi que le secteur public et le secteur privé, les uns contre les autres. Cette approche n’est pas utile», a pointé Romain Wolff.

Un courrier à venir à Gilles Roth

Alors que la ministre de la Sécurité sociale,  (CSV), avait annoncé au mois de mars qu’elle espérait , «elle nous a dit hier (lire jeudi, ndlr) qu’elle va présenter une proposition de texte pour la rentrée de septembre-octobre. Nous avons eu le ‘Schwätz mat!’, il y a beaucoup d’idées et je crois que si l’on veut toutes les prendre en considération cela prend du temps». La CGFP remarque toutefois que sur ce «sujet brûlant (…) de réforme des retraites, le gouvernement n’a pas reçu de mandat des électeurs pour faire cela.» Contacté par Paperjam ce vendredi, le service communication du ministère de la Sécurité sociale précise que «le gouvernement prévoit de présenter les grandes lignes avant l’été et ensuite déposer un projet de loi en automne.»

«Contrairement à l’UEL, nous soutenons les associations de jeunes dans leur demande que les années d’études continuent à être prises en compte dans le calcul de l’âge de la retraite à l’avenir. Pour nous, une augmentation de l’âge légal de départ à la retraite est hors de question. Concernant la subvention prévue par le gouvernement pour les retraites complémentaires, la CGFP exprime ses inquiétudes car ce modèle économique exclut les ménages financièrement fragiles. Enfin, il y a un avertissement explicite contre l’utilisation des réserves de retraite de 30 milliards d’euros à d’autres fins, comme l’armement militaire.»

La CGFP a également annoncé ce vendredi qu’elle allait envoyer un courrier dans les prochains jours au ministre des Finances,  (CSV), «pour que nous soyons immédiatement associés au développement de la réforme fiscale. Il est particulièrement encourageant que le ministre des Finances, selon ses propres déclarations, tente de trouver un consensus avec les partenaires sociaux. Reste à savoir si cette intention est sérieuse», précise le syndicat.

Dans le domaine du logement, nous plaidons pour de nouvelles mesures fiscales qui auront un impact profond sur la classe moyenne.
Romain Wolff

Romain WolffPrésidentCGFP

«Outre la réforme des pensions, nous voulions intervenir ce vendredi devant la presse aussi à cause de la réforme fiscale. Les premières idées du gouvernement vont peut-être revenir avant l’été, c’est pour cela que nous avons voulu une nouvelle fois montrer que l’on voulait y être associés dès le début et rappeler nos exigences. En ce qui concerne la réforme proposée, nous demandons avant tout un allègement important pour les ménages privés, le capital est trop peu taxé par rapport au travail. Apparemment, il n’y aura plus qu’une seule tranche d’imposition à l’avenir. Pour nous, il va de soi que les personnes qui appartiennent actuellement à la classe d’impôt 2 ne seront soumises à aucune charge financière supplémentaire suite à cette réforme. En ce sens, nous préconisons – si besoin est – une période transitoire pour garantir que personne ne soit désavantagé», précise le président de la CGFP.

En outre, le CGFP insiste sur un ajustement automatique du barème d’imposition à l’inflation. «La fameuse ‘crise de la classe moyenne’ doit être atténuée par l’introduction de tranches de revenus supplémentaires. Dans le domaine du logement, nous plaidons pour de nouvelles mesures fiscales qui auront un impact profond sur la classe moyenne. Par exemple, le taux de TVA fortement réduit pour les résidences principales doit être doublé pour atteindre au moins 100.000 euros.»

Les deux projets de loi 8399 et 8491 dans le viseur

Autre sujet soulevé: les deux projets de loi 8399 et 8491 qui prévoient la création d’une «Agence luxembourgeoise des médicaments et des produits de santé» et d’un «Centre national de vente et de logistique». Romain Wolff étant également président de la CHFEP (Chambre des fonctionnaires et employés publics), .

«Ces deux entités jusqu’alors subordonnées à la Direction de la santé, gérée par l’État, vont être externalisées vers des établissements publics», a rappelé Romain Wolff, ce vendredi 25 avril. «Nous considérons cette pratique comme inconstitutionnelle. L’article 41 de la Constitution stipule que la santé publique est la responsabilité de l’État. Toutefois, si le gouvernement parvient à ses fins, ces deux entités devraient être gérées selon des critères de droit privé.» La CGFP n’excluant pas des suites judiciaires si les textes sont votés en l’état.