La visite décennale a mobilisé près de 3.000 intervenants – la centrale ayant un effectif propre de 1.349 salariés EDF, avec 54 nouvelles embauches en 2018 –, pour 18.000 activités réalisées. (Photo: Shutterstock)

La visite décennale a mobilisé près de 3.000 intervenants – la centrale ayant un effectif propre de 1.349 salariés EDF, avec 54 nouvelles embauches en 2018 –, pour 18.000 activités réalisées. (Photo: Shutterstock)

Alors que la troisième visite décennale a eu lieu en 2018, mobilisant près de 3.000 intervenants, la centrale de Cattenom se prépare pour l’année 2019 à trois arrêts programmés et poursuit les travaux de construction des diesels d’ultime secours.

«Nous sommes en contact régulier avec les administrations luxembourgeoise et sarroise concernant les événements et les travaux que nous réalisons au sein de la centrale.» Thierry Rosso, directeur du CNPE (Centre nucléaire de production d’électricité) de Cattenom, a tenu ce mercredi la conférence de presse annuelle, afin de faire le bilan de l’année écoulée et des projets à venir.

Comme chaque année, les journalistes de toute la Grande Région étaient présents. Et lorsque le directeur de la centrale est interrogé sur les demandes répétées du gouvernement grand-ducal de fermer l’établissement, il répond: «Les contacts avec les politiques sont différents, nous ne sommes pas sur les mêmes espaces-temps. Je ne suis pas là pour les convaincre que la centrale doit continuer à exister, et ils ne pourront pas me convaincre qu’elle doit fermer.»

Des travaux post-Fukushima

«Mais chaque État peut penser ce qu’il veut. La France a fait le choix du nucléaire parce qu’elle ne peut pas produire de gaz ou de charbon. Aujourd’hui, la centrale de Cattenom fournit 65% des besoins en consommation du Grand Est», ajoute Thierry Rosso.

La conférence de presse de ce mercredi a également été l’occasion de revenir sur la troisième visite décennale qui a eu lieu en 2018. Pour rappel, ces visites décennales ont pour but de «réaliser des travaux de maintenance et de moderniser la centrale dans le cadre des dispositions post-Fukushima».

158 millions d’euros investis en 2018

«Nous l’avons réussie avec succès, puisque l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) s’est prononcée pour la poursuite de l’exploitation de la tranche 2 pour les 10 années à venir. Mais notre objectif est d’aller au-delà, dans un premier temps au-dessus des 40 ans, et nous visons les 60 ans de vie de la centrale», appuie le directeur.

La visite décennale a mobilisé près de 3.000 intervenants – la centrale ayant un effectif propre de 1.349 salariés EDF, avec 54 nouvelles embauches en 2018 –, pour 18.000 activités réalisées. Au total, sur l’année 2018, 158 millions d’euros ont été investis, dont près de 25% ont été confiés aux entreprises locales et régionales.

Deux milliards d’euros investis dans des diesels d’ultime secours

Pour cette année 2019, trois arrêts sont programmés pour de la maintenance et des contrôles approfondis. Des visites partielles des différentes unités de production sont prévues. «Et nous allons poursuivre les travaux de construction des diesels d’ultime secours (DUS) sur chaque unité. Ces groupes électrogènes supplémentaires s’ajoutent aux sources électriques déjà existantes», complète Thierry Rosso.

Deux chantiers DUS seront achevés en 2019 et les deux autres en 2020. «Il y a un retard sur ces diesels d’ultime secours, EDF a dû en construire pour toutes ses centrales, sauf Fessenheim qui doit fermer en 2020. Cela représente un investissement de deux milliards d’euros.»

Et le directeur de la centrale de Cattenom de confirmer que des projets autour de l’éolien ou du photovoltaïque pourraient émerger sur le site.