La Banque centrale du Luxembourg a fait ses propres estimations par rapport à la baisse de l’impôt des collectivités. (Photo: Maison Moderne/archives)

La Banque centrale du Luxembourg a fait ses propres estimations par rapport à la baisse de l’impôt des collectivités. (Photo: Maison Moderne/archives)

Dans son avis sur le projet de budget 2019, la Banque centrale du Luxembourg s’étonne que le gouvernement n’ait pas pris la peine de calculer l’impact de l’abaissement de 1% de l’impôt des sociétés. Elle l’estime à 100 millions d’euros.

Ce lundi 8 avril, la Banque centrale du Luxembourg (BCL) a publié son avis sur  déposé par le gouvernement.  qui détaille l’ensemble des mesures et s’en étonne parfois.

C’est notamment le cas par rapport au coût budgétaire de l’abaissement du taux de l’impôt sur le revenu des collectivités de 18% à 17%. La BCL se demande en effet pourquoi le projet de loi relatif au budget 2019 ne contient aucune estimation du coût budgétaire de cette mesure.

«Compte tenu de son ampleur, cette omission est tout de même surprenante», interpelle l’institution. D’autant, précise-t-elle, que les administrations et ministères se sont donné la peine de chiffrer le coût budgétaire de mesures dont l’impact est nettement moindre.

«Dans une approche budgétaire prudente, c’est le scénario inverse qui doit prévaloir et une attention particulière doit être accordée aux mesures dont le coût budgétaire est important.»

Les calculs de la BCL

Elle prend note que, dans sa présentation à la Chambre des députés, le ministre des Finances a estimé son coût à 50 millions d’euros (0,08% du PIB) à partir de 2020, en tenant compte du rétrécissement de la base imposable dans certains cas.

Mais la BCL estime que le chiffrage présenté par «sous-estime son coût effectif». Elle évalue le coût de cette mesure budgétaire à 0,17% du PIB pour l’année d’imposition 2019, soit environ 100 millions d’euros.

La Chambre des métiers craint l’excès d’optimisme

Ce 8 avril, la Chambre des métiers a également rendu son avis par rapport au projet de budget. Et elle s’interroge sur son optimisme.

Dans un communiqué, elle considère qu’il se base sur des hypothèses relativement optimistes «surtout face aux incertitudes internationales». Elle pointe ainsi le Brexit, les tendances protectionnistes et les tensions commerciales entre les États-Unis et ses grands partenaires, Chine et Union européenne.

Elle note que les prévisions de croissance du Statec pour les années 2019 et 2020 sont supérieures à celles de l’Union européenne et craint l’impact d’un retournement conjoncturel sur les finances publiques.

La Chambre des métiers regrette aussi une politique du «toujours plus» sur le plan des dépenses sociales et des mesures structurelles, avec effet budgétaire à long terme, en se basant sur «une situation conjoncturelle actuellement (encore) favorable».

Elle se félicite toutefois de mesures qui devraient renforcer l’attractivité du pays: baisse de la fiscalité, investissements publics, notamment dans les infrastructures de transport, crédits prévus dans l’intérêt de l’innovation, de la digitalisation et de la recherche.