Philippe Meyer, managing partner de KPMG Luxembourg (au centre de la photo), a présenté un chiffre d’affaires 2019 en croissance de 8% par rapport à l’année précédente. (Photo: KPMG Luxembourg)

Philippe Meyer, managing partner de KPMG Luxembourg (au centre de la photo), a présenté un chiffre d’affaires 2019 en croissance de 8% par rapport à l’année précédente. (Photo: KPMG Luxembourg)

Lors de la présentation de ses résultats annuels ce mardi, KPMG Luxembourg a souligné l’environnement incertain et les multiples challenges qui l’attendent. Parmi les quatre Big Four, il est cependant le seul à conserver un taux de croissance similaire à 2018.

KPMG a fermé la marche de la présentation des résultats annuels des Big Four luxembourgeois ce 10 décembre.

Depuis un an, le contexte et les ambitions de KPMG n’ont pas foncièrement changé: les incertitudes sont toujours là, les challenges tout autant, et la croissance des revenus se poursuit à la même vitesse.

, l’augmentation est de nouveau de 8% en 2019, pour atteindre 232 millions d’euros de revenus. Une évolution très proche de son voisin de bureau, EY. Mais parmi les quatre firmes, KPMG est pourtant la seule qui parvient à maintenir la progression de sa croissance au même niveau que l’année précédente (voir le tableau ci-dessous).

«C’est une croissance saine, durable et rentable», a déclaré , managing partner de KPMG Luxembourg, lors d’une conférence de presse.

L’audit demeure l’activité qui contribue le plus aux résultats (103 millions d’euros de revenus, en hausse de 5%), suivie du conseil (68 millions d’euros, +8%) et de la fiscalité (61 millions d’euros, +11%).

Philippe Meyer se garde de tout superlatif: «Chaque année amène son lot de surprises. J’espère que nous allons continuer à croître à ce rythme.»

Croissance des clients

Les challenges à relever dans les mois à venir sont en effet multiples. La transformation digitale de ses clients amène KPMG à revoir ses propres process et à investir en masse. Sa maison mère a ainsi qu’elle prévoyait d’investir 5 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années pour se renforcer dans la transformation numérique.

L’évolution de la croissance de ses clients aura aussi un impact sur l’activité de KPMG Luxembourg. En cas de rapprochements ou de réorganisations d’entreprises, celles-ci pourraient alors sous-traiter certaines tâches aux cabinets de conseil. Mais si des sociétés devaient réduire drastiquement leurs coûts, elles pourraient alors décider de se passer de certains services des Big Four.

Les défis réglementaires seront également au rendez-vous l’an prochain, avec un focus particulier sur les problématiques de lutte anti-blanchiment, et sur l’implémentation de nouvelles réglementations comme Mifid ou Priips.

Le contexte concurrentiel fait également partie des réflexions de la firme: «Nous connaissons bien nos concurrents actuels. Mais rien ne garantit qu’une société complètement nouvelle ne viendra pas nous défier sur notre terrain, par exemple en matière de conformité fiscale», imagine Sébastien Labbé, head of tax.

Enfin, et comme pour ses concurrents, le recrutement reste une préoccupation majeure pour la firme, qui compte 1.760 salariés en 2019 (+4% par rapport à 2018).

«Avec plus de 70 nationalités représentées dans l’entreprise, nous sommes habitués à recruter des talents très loin. Mais cela demande d’adopter des modes de recrutement différents. Beaucoup de nos clients se plaignent de ne pas trouver les personnes dont ils ont besoin: mais combien font la démarche d’aller réellement les chercher là où elles se trouvent? On ne recrute pas avec les méthodes d’avant, dans les pays d’avant!», lance Pascal Denis, head of advisory.

À relire sur Paperjam: les résultats 2019 , et .