Près de 2.100 personnes sont décédées en Europe des suites de l’évolution de cette bactérie, régulièrement présente dans les intestins et les appareils respiratoires. (Photo: Shutterstock)

Près de 2.100 personnes sont décédées en Europe des suites de l’évolution de cette bactérie, régulièrement présente dans les intestins et les appareils respiratoires. (Photo: Shutterstock)

Alors que l’on n’est même pas sûr que la tique géante ait fait son apparition au Luxembourg, la bactérie Klebsiella pneumoniae a déjà tué plus de 2.000 personnes dans les hôpitaux européens en 2015, selon une étude publiée dans la revue Nature fin juillet.

L’opération aurait pu beaucoup plus mal se terminer. Elle avait 25 ans et envie d’aller discrètement modifier son apparence dans une clinique grecque. En 2010, cette Luxembourgeoise était revenue au pays, transférée d’urgence, infectée dans l’hôpital grec par trois bactéries résistantes aux antibiotiques, dont la Klebsiella pneumoniae.

Mise en isolement total, la jeune femme avait pu sortir après 15 jours d’un traitement spécifique.

C’est l’unique cas référencé dans  et qui alerte les autorités sanitaires et politiques sur les risques liés à cette bactérie très résistante aux antibiotiques.

Des recommandations en train d'être revues

«Le Luxembourg n’a pas vécu de cas mortel lié à ces Klebsiella pneumoniae multirésitantes. Le pays surveille ces bactéries via les laboratoires et avec la collaboration du LNS et de la direction de la Santé. Une surveillance européenne est organisée par le Centre européen de contrôle des maladies à laquelle le Luxembourg participe depuis des années. Le taux de ces bactéries (Klebsiella pneumoniae résistantes aux carbapénèmes) au Luxembourg reste quasi nul pour le moment comme dans tous les pays du nord de l’Europe. Mais des pays comme la Roumanie, l’Italie et la Grèce connaissent des taux élevés depuis plusieurs années et ce taux augmente dans certains pays comme le Portugal ou la Pologne.», répond le ministère de la Santé, sollicité par Paperjam.

«Comme la surveillance proactive et l’hygiène sont essentielles pour éviter que ces bactéries ne se disséminent aussi dans les hôpitaux Luxembourg, des recommandations sont en train d’être revues, préparées par le Groupement national de prévention des infections nosocomiales pour savoir quand faire des dépistages et quelles mesures prendre si un patient est colonisé.»

Une bactérie prioritaire à l’OMS

Selon l’étude, en 2015, elle a coûté la vie à 2.094 personnes en Europe, contre «seulement» 341 en 2007.

Sur la liste des 12 bactéries pour lesquelles il faut trouver des remèdes, .

L’étude de Nature se base sur , selon laquelle le Luxembourg n’a rencontré que des cas sporadiques (un seul cas) de présence de cette bactérie dans ses hôpitaux.

Régulièrement présente dans l’intestin ou dans l’appareil respiratoire sans poser de problème, cette bactérie se transforme en «superbactérie» très dangereuse en cas de maladie ou dans certains cas (alcoolisme, cancer, diabète). 50% des patients touchés par une pneumonie liée à cette bactérie décèdent.

(Cet article a été mis à jour le 13 août avec les réponses du ministère de la Santé sur la situation au Luxembourg).