Les tapis Chyrdak sont reconnus par l’Unesco depuis 2012. (Photo: Paperjam)

Les tapis Chyrdak sont reconnus par l’Unesco depuis 2012. (Photo: Paperjam)

La boutique Sezim Galerie forme une sorte d’ambassade d’un artisanat kirghiz reconnu par l’Unesco, mais menacé: les tapis en feutre de laine de mérinos. Explications.

Des tapis aux motifs ornementaux et colorés cousus à la main en feutre de laine de mérinos: voilà la marque de fabrique de Sezim Galerie, une boutique ouverte en pop-up depuis janvier dernier au sein du centre commercial de la Cloche d’Or.

«Vous êtes ici dans la seule galerie de tapis Chyrdak au monde», annonce Samuel Petit, qui alterne avec son épouse Assel Kipchakova la gestion de ce magasin. Et pour cause: la production de tapis kirghiz est quasi confidentielle, avec moins d’une dizaine d’ateliers actifs dans ce petit pays d’Asie centrale (198.500km2) situé à plus de 6.000km du Luxembourg.

Des achats coup de cœur

C’est de là qu’est originaire Assel Kipchakova, correspondante de presse expatriée en France. Au cours de la couverture des élections présidentielles kirghizes en 2017, elle y rencontre une artisane experte en tapis Chyrdak.

Il lui vient alors l’idée d’ouvrir une boutique pour distribuer ces produits rares en Europe. Elle choisit d’abord l’île de Ré puisque son mari et elle-même sont basés à La Rochelle, mais reconfinement de l’hiver 2020 oblige côté français, ils décident de mettre le cap sur le Luxembourg où Samuel Petit a de la famille.

«Nous constatons que beaucoup de clients agissent sur un coup de cœur ici à Luxembourg», glisse le commerçant, qui précise que trois commandes sur quatre concernent des tapis sur mesure.

Assel Kipchakova a rencontré une artisane kirghize traditionnelle lors d’un retour au pays, à l’occasion de la couverture des élections présidentielles.  (Photo: Sezim Galerie)

Assel Kipchakova a rencontré une artisane kirghize traditionnelle lors d’un retour au pays, à l’occasion de la couverture des élections présidentielles.  (Photo: Sezim Galerie)

La confection nécessite trois mois de travaux pour un prix qui varie de 700 à 800 euros/m2, soit un produit fini qui évolue entre 2.100 et 5.040 euros.

«Tout est fait à la main, sans machine», précise le commerçant avant de montrer ce sigle de l’Unesco affiché dans la boutique. En 2012, l’organisation a classé le tapis Chyrdak sur une liste du patrimoine culturel mondial. Un coup de projecteur que ce pop-up store entend pérenniser depuis le Luxembourg.