Ce rapport annuel a une saveur un peu particulière pour Patrick Gillen, président du Fonds Kirchberg, puisque c’est le dernier sous son mandat, Monsieur Gillen partant à la retraite à la fin de l’année. Son successeur n’est pas encore désigné, et sa succession «dépend de la décision du Grand-Duc», a-t-il déclaré dans un sourire malicieux et avec toute l’élégance qui le caractérise.
En ce qui concerne le développement urbain, les équipes du Fonds n’ont pas chômé cette année encore, et le plateau poursuit sa croissance et sa diversification, le logement restant la grande priorité à court et moyen termes.
À l’horizon de 2040, le Kirchberg pourrait accueillir jusqu’à 25.000 habitants, a indiqué le président du Fonds, Patrick Gillen. Cela représente un peu plus de 12.000 unités d’habitation, contre 1.600 actuellement.
La mobilité aidée par le tram
En premier lieu a été abordée la question de la mobilité. Si ce point est actuellement particulièrement sensible en centre-ville et à la gare à cause, entre autres, des travaux du tram, le Kirchberg n’est pas totalement à l’abri des embouteillages, mais «il faut reconnaître que le tram a permis une amélioration de la situation», a déclaré Patrick Gillen. «Les pistes cyclables se sont aussi améliorées et il est maintenant plus facile et plus sûr de se déplacer au Kirchberg grâce à la mobilité douce.»
En entrée de ville, (architectes: Steinmetzdemeyer et Pohl Architekten) est déjà en partie fonctionnel avec l’arrêt du tram et la gare des bus, alors que le parking public de 580 places, les commerces et les bureaux sont encore en construction. La livraison de l’ensemble est prévue pour le printemps 2020.
La nouvelle reliera à moyen terme le Rout Bréck au Mudam.
De nouveaux quartiers à desservir
Mais les concepts de mobilité ont aussi été remis en question dans les nouveaux quartiers (Kuebebierg et Laangfur). Avec l’arrivée progressive de 10.000 nouveaux habitants dans les dix prochaines années, la révision d’une partie du réseau viaire du Kirchberg s’impose. C’est pourquoi le boulevard Pierre Frieden va être réaménagé (élargissement de la chaussée pour accueillir une piste de vélo et une double voie de bus), tout comme le circuit de la Foire.
Pour les déplacements de courte distance, la marche et le vélo sont privilégiés. Pour cela, des espaces publics de qualité et des équipements adéquats sont prévus. Pour les plus longues distances, les nouveaux quartiers seront reliés aux transports en commun: une connexion optimale sera réalisée vers les pôles d’échange Serra et Rout Bréck, et ceci dès l’ouverture du Lycée Michel Lucius à l’horizon 2025-2026. La présence de la voiture sera réduite le plus possible dans ces nouveaux quartiers, avec seulement 0,5 place de parking par logement, les solutions de «carsharing» étant privilégiées.
Le quartier du Grünewald connaîtra aussi quelques modifications en vue d’une fluidification et d’un apaisement du trafic: changement de priorité rue Edward Steichen, créations de zones 30, création de nouveaux passages piétons.
Les institutions européennes construisent
La troisième tour de la Cour de justice de l’Union européenne (architecte: Dominique Perrault) est en cours d’achèvement. Elle sera inaugurée le 19 septembre prochain. Quant au , ses 120.000 m2 sont en travaux. Pendant ce temps, le et désamianté, faisant de ce chantier .
D’autres bâtiments phares
À côté de ces institutions, on trouve d’autres projets phares. (architectes: Arquitectonica et M3 Architectes) est . La livraison des bureaux est attendue à la rentrée 2019, le centre commercial devrait ouvrir fin 2019 et les logements seront livrés mi-2020.
De l’autre côté du boulevard, (architecte: Wilmotte & Associés) sera réalisé tout de verre et d’acier, avec des commerces et restaurants au rez-de-chaussée. Le démarrage des travaux est planifié pour l’été 2019 et la livraison du bâtiment attendue pour le dernier trimestre 2021.
Les travaux d’aménagement de la nouvelle (architecte: Bolles & Wilson) sont en train de s’achever. Celle-ci sera inaugurée en septembre 2019.
La place de l’Europe a connu également quelques aménagements pour y favoriser les activités festives et les rassemblements sociaux. Ainsi, une plate-forme en bois conçue par Topotek 1 est désormais en place.
Une politique du logement renforcée
Mais la priorité absolue reste la création de logements. Actuellement, le Kirchberg compte 1.600 logements sur le plateau (3.800 habitants) mais 7.000 unités supplémentaires vont être construites d’ici 2030. Certains projets sont déjà amorcés et en partie livrés.
C’est le cas au et au . S’ajouteront Infinity, , l’ancien site Eurocontrol, Grünewald, le campus universitaire, Kuebebierg et Laangfur. Le Fonds Kirchberg a choisi de développer une politique du logement à coût abordable et collabore à cette fin avec la Société nationale des habitations à bon marché (SNHBM).
Par ce biais, le Fonds Kirchberg parvient à mettre sur le marché des logements à un prix 40% inférieur aux prix du marché. Les logements subventionnés réalisés par la SNHBM ont des prix fixés à au moins 60% en dessous du marché. Pour cela, les terrains sont liés à un bail emphytéotique et les occupants doivent répondre à une série de critères spécifiques.
Les grands développements à venir
Parmi les grands projets à venir, il faut retenir les projets initiés en «cradle to cradle»: le lot 4 du PAP Kiem Ouest (Witry & Witry et Search architecture and urban planning), Kennedy Sud 1 (Steinmetzdemeyer et LEVS Architecten) et le projet mixte Grünewald.
À cela s’ajouteront les nouveaux quartiers à l’étude qui sont le Kuebebierg et Laangfur, qui représentent 62 hectares avec plus de 5.500 logements et une ferme urbaine. Enfin, il faudra aussi compter le développement du site de Luxexpo, qui pourra accueillir des commerces, de l’hôtellerie, des offres culturelles et de loisirs ainsi que 1.300 logements environ.