Moins de visiteurs, mais aussi moins de films et de rentrées financières: le troisième trimestre a des allures de drame pour Kinepolis, qui salue toutefois le succès du blockbuster «Tenet». (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Moins de visiteurs, mais aussi moins de films et de rentrées financières: le troisième trimestre a des allures de drame pour Kinepolis, qui salue toutefois le succès du blockbuster «Tenet». (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

L’exploitant de cinémas a accueilli au troisième trimestre l’équivalent d’un quart des visiteurs de l’année précédente. Il assure toutefois avoir des liquidités suffisantes pour faire face à la crise sanitaire.

À la veille d’Halloween, Kinepolis a dévoilé vendredi des résultats trimestriels horrifiants, avec une chute de 76% du nombre de visiteurs à 2,4 millions et une perte nette. Au Luxembourg, la fréquentation a suivi la tendance avec un plongeon de 74% à 60.000 spectateurs.

«Nous sommes sur pause, mais la pause de ce ‘film’ dure plus longtemps que prévu», a commenté dans un communiqué Eddy Duquenne, CEO de Kinepolis Group.

Entre septembre 2019 et septembre 2020, les trois cinémas Kinepolis du Luxembourg ont accueilli 240.000 spectateurs, soit 64,3% de moins que sur la même période 12 mois plus tôt.

Grâce à ‘Tenet’, nous avons pu réaliser certains jours jusqu’à 70% du chiffre de fréquentation total prévu.

Kinepolis Group

Mais pour l’exploitant, certains éléments sont encourageants. Il en veut pour preuve l’unique blockbuster du trimestre, «Tenet», sorti fin août, qui a permis de faire croître la fréquentation au niveau du groupe de 32% en septembre, si l’on ne tient compte que des cinémas qui étaient ouverts tout au long du troisième trimestre. «Grâce à un seul film – ‘Tenet’ –, nous avons pu réaliser certains jours jusqu’à 70% du chiffre de fréquentation total prévu», souligne le groupe coté à la Bourse de Bruxelles.

Ebitda positif

Kinepolis a été contraint de fermer tous ses cinémas à la mi-mars suite à la pandémie de Covid-19. Si, en Europe, une réouverture a pu être amorcée en juillet, il a fallu attendre quelques semaines de plus pour que le Canada suive, et même début octobre pour les États-Unis. Depuis cette semaine, la Belgique et la France ont refermé les cinémas, ce qui ne sera pas sans impact pour l’exploitant.

Celui-ci estime que «l’évolution du chiffre de fréquentation reste incertaine à court terme». Néanmoins, Kinepolis dit avoir maîtrisé ses coûts et a même généré un Ebitda positif au troisième trimestre de cet exercice inédit. Son endettement financier a toutefois été multiplié par 30 entre juin et septembre, pour atteindre 478,9 millions d’euros. La faute au flux de trésorerie libre négatif et aux investissements dédiés à la construction de nouveaux complexes, notamment à Metz, où six salles et 900 sièges devraient ouvrir d’ici l’an prochain au sein du centre commercial Waves Actisud.

Toutefois, «Kinepolis dispose de liquidités suffisantes pour faire face à cette crise pendant un moment encore», assure-t-il. Le prochain remboursement conséquent de ses obligations est prévu pour 2022. Voilà donc un petit répit dans ce scénario à rebondissements, et à suspense.