La crise sanitaire a fortement affecté Kinepolis, qui ne s’avoue pas pour autant vaincu. (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

La crise sanitaire a fortement affecté Kinepolis, qui ne s’avoue pas pour autant vaincu. (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Le coronavirus s’est invité au casting de l’exploitant de salles de cinéma qui a enregistré une perte nette de près de 30 millions d’euros au premier semestre, en chute de 258% sur un an.

Le rideau est tombé sur le bilan semestriel de Kinepolis avec une perte nette de 29,7 millions d’euros, soit une chute du résultat de 257,7% en un an, a-t-il annoncé jeudi. En cause, le coronavirus et les mesures de fermeture imposée des cinémas à travers l’Europe puis l’Amérique du Nord, les deux marchés du groupe basé à Bruxelles.

Ainsi, le nombre de visiteurs a fondu de 54,1% à 8,1 millions tandis que les produits totaux ont dévissé de 52,7% à 112,6 millions d’euros. Mais pour le CEO Eddy Duquenne, «notre groupe sera en mesure de faire face à l’impact du coronavirus pendant longtemps encore».

Notre groupe sera en mesure de faire face à l’impact du coronavirus pendant longtemps encore.»
Eddy Duquenne

Eddy DuquenneCEOKinepolis Group

Coup de projecteur sur un nouveau complexe à Metz

Kinepolis a vu ses capitaux propres baisser de 15,8% entre janvier et juin, à 177,9 millions d’euros. Au terme du premier semestre, son flux de trésorerie libre est tombé à -29,4 millions d’euros en variation annuelle, mais le groupe affirme contrôler la situation grâce à une série de mesures comme l’absence de dividende promis pour 2019, les négociations avec les fournisseurs et propriétaires de salles de cinéma en location afin d’obtenir des concessions financières et le report de tous les investissements, sauf les nouvelles constructions en cours.

À ce propos, l’un des chantiers concerne la Grande Région et plus particulièrement Metz, où l’exploitant s’est lancé dans la construction d’un multiplexe au sein du centre commercial Waves. L’ouverture est prévue au premier trimestre 2021, avec six salles et une capacité totale de 900 sièges. Kinepolis ambitionne d’accueillir 300.000 visiteurs par an sur ce nouveau site, qui complètera son parc de 110 cinémas répartis pour moitié entre l’Europe et l’Amérique du Nord.

Une perte de 360.000 euros au Luxembourg

Au Luxembourg, les trois complexes ont vu leur fréquentation s’effondrer de 59,4% au premier semestre à 180.000 spectateurs. Notons toutefois qu’au 2e trimestre, touché par deux semaines de confinement, la baisse est de l’ordre de 10% en variation annuelle, bien moins que la France où le compteur pointe à -21%.

Le Grand-Duché a généré 3,57 millions d’euros soit 3,2% de l’ensemble des revenus du groupe, qui pèsent 112,6 millions d’euros. Au Luxembourg toujours, les investissements ont atteint 399.000 euros au premier semestre tandis que le résultat s’est soldé par une perte de 360.000 euros, contre un gain de 1,9 million d’euros un an plus tôt.

Le groupe donne peu d’indications sur la suite de cet exercice pour le moins inédit, mais se montre toutefois confiant: «Vu le manque de nouveau contenu cinématographique international et les mesures contraignantes visant la protection de la santé – déjà plus contraignantes dans certains pays que dans d’autres –, nous recevons cet été un nombre de visiteurs assez limité, mais néanmoins prometteur», assure son CEO.