Ancienne Chief of Luxembourg market & CIB à la Bil, s est aussi administratrice dans plusieurs structures, loin du monde de la banque.
Elle occupe la fonction de chair à la House of Training depuis 2015 et siège au board de la Philharmonie depuis janvier 2025. La Luxembourgeoise de 53 ans est une experte en gouvernance, finances, ressources humaines et en marketing et communication.
Quels sont les principaux défis que vous avez rencontrés en tant que femme administratrice indépendante?
Karin Scholtes. – «Je ne pense pas que mes défis aient été différents de ceux des hommes; le respect se gagne via la pertinence de ses actions et la capacité à se faire entendre.
Pensez-vous que l’égalité hommes-femmes progresse au sein des conseils d’administration?
«Les chiffres montrent une progression nette en Europe, entre autres à cause de la législation qui impose des quotas dans certains types d’entreprises. Le Zeitgeist et les expériences positives de boards plus diversifiés sont d’autres éléments favorisant une mixité plus importante au sein des conseils.
Que pensez-vous des quotas pour les femmes dans les conseils?
«Je regrette qu’ils soient nécessaires pour faire bouger les lignes, mais je crains que si les quotas n’existaient pas, le sujet de la diversité n’aurait pas la même importance dans les organes de décision.
En tant que femme administratrice, sentez-vous une responsabilité particulière de défendre les questions de parité et d’inclusion?
«Je suis tout à fait alignée sur l’ancienne secrétaire d’État américaine Madelaine Albright: ‘There is a special place in hell for women who don’t help other women.’
Selon vous, comment la diversité influence-t-elle la performance d’un conseil d’administration?
«La diversité sous toutes ses facettes influence positivement la performance des conseils et modère les discussions. Le fait que des personnes de différents backgrounds, âges et sexes soient autour de la table rappelle à chacun que la société et l’écosystème dans lesquels l’entreprise opère sont diversifiés eux aussi.
Selon vous, quelles solutions ou quelle politique pourraient encourager une meilleure parité?
«Il ne faut pas nécessairement d’autres solutions ou d’autres politiques, appliquons déjà rigoureusement et dans le temps ce à quoi nous nous sommes engagés et n’oublions pas nos valeurs fondamentales.
Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésiterait à se lancer?
«De faire de l’introspection pour comprendre ses freins.
Que conseilleriez-vous concrètement à une jeune femme qui voudrait prendre sa place dans la société? Que lui déconseilleriez-vous?
«Qu’elle vise un poste qui corresponde à ses motivations profondes et qui lui permette de s’éclater, cela lui permettra d’exceller dans ce qu’elle fait. Cela va se voir. Ensuite, elle pourra se concentrer sur l’impact qu’elle pourra avoir au-delà de son périmètre direct.»