Les cofondateurs de Kapital, Camille Bossel et Arman Anaturk, à la tête de l’entreprise qui veut révolutionner le financement climatique. (Photo: Paperjam)

Les cofondateurs de Kapital, Camille Bossel et Arman Anaturk, à la tête de l’entreprise qui veut révolutionner le financement climatique. (Photo: Paperjam)

Connue en Suisse comme HackCapital, la fintech Kapital arrive au Luxembourg avec une identité renouvelée dans sa quête de débloquer des opportunités d’investissement dans le secteur financier axé sur le climat. Le point sur ses ambitions avec deux de ses cofondateurs Camille Bossel et Arman Anaturk.

« nous facilitons la levée et le déploiement de capital pour les fonds, les gestionnaires d’actifs et les fondateurs», explique le cofondateur de Kapital, ce mercredi à la Lhoft. Arman Anaturk explique que leur mission principale est de surmonter les complexités liées à la structuration du capital, à la collecte de fonds et aux investissements dans des projets axés sur le climat. L’objectif ultime est de s’assurer que les capitaux non investis soient redirigés vers des entreprises et des fonds climatiques.

La cofondatrice, Camille Bossel, souligne l’importance de la titrisation, une technique de structuration juridique, et comment le Luxembourg est bien positionné à cet égard. Étant considéré comme une juridiction de choix pour les fonds et les gestionnaires d’actifs, le pays offre un environnement propice à la croissance et une expertise dans le secteur financier.

Le Luxembourg est considéré comme le Graal des juridictions […] Nous savons qu’il y a une forte demande, mais il existe également de nombreux obstacles qui la rendent inaccessible à d’autres gestionnaires et fonds.
Arman Anaturk

Arman AnaturkCofondateur de Kapital

Arman Anaturk met en avant la présence importante d’entreprises et de services de conseil axés sur l’ESG et souligne que «la demande d’investissements climatiques est là». À condition d’aligner les investissements climatiques sur les rendements, car, en fin de compte, les investisseurs accordent la priorité aux rendements financiers. 

Sept ans et le Fit4Start

Camille Bossel dévoile les origines de la mission de Kapital, expliquant que l’équipe travaille ensemble depuis sept ans. La troisième cofondatrice, Emilie Dellecker, possède une formation en biologie et a précédemment travaillé pour le WWF. Ils se sont rassemblés autour de l’idée de favoriser l’innovation dans les industries confrontées aux défis de l’atténuation et des changements climatiques. Cette expérience a façonné la création de Kapital, qui a été .

La communauté qu’ils ont bâtie compte aujourd’hui environ 50.000 membres dans 45 villes. Anciennement connue sous le nom de HackCapital, Kapital a émergé de cette communauté qu’ils ont créée. Aujourd’hui, Mme Bossel et M. Anaturk dirigent les opérations de Kapital au Luxembourg, en se concentrant particulièrement sur la structuration du capital.

Public cible et modèle commercial

«En ce qui concerne la structuration du capital, nous nous adressons aux fonds, aux fondateurs et aux gestionnaires d’actifs», explique M. Anaturk. Leur vision est de fournir aux investisseurs émergents les outils nécessaires pour rivaliser efficacement avec les acteurs majeurs dans la création de produits financiers.

Camille Bossel ajoute: «Nous structurons l’investissement, mais nous ne le gérons pas activement. Cela signifie que nous avons un ensemble de frais». Leur modèle économique implique des frais, notamment des frais initiaux et des frais de gestion annuels, qui sont directement liés aux montants de capitaux levés. De plus, ils appliquent des frais basés sur des événements et des actions spécifiques. La clé de leur approche est l’automatisation grâce à des solutions logicielles pour simplifier le processus, rendant ainsi la finance durable plus accessible et compétitive.

Un aperçu de l’avenir

«Notre objectif à court terme est de renforcer notre position en Europe», déclare Arman Anaturk. Ils prévoient de se développer au Luxembourg, d’explorer l’écosystème et de renforcer leur position en Europe avant de s’étendre à l’échelle mondiale. Leur équipe compte actuellement huit membres. S’ils devaient embaucher davantage, ils envisagent de recruter à la fois des administrateurs, des comptables et des ingénieurs luxembourgeois. Leur mission à long terme est de débloquer des milliards pour l’impact, un objectif qu’ils mesurent par les actifs sur leur plateforme.

La start-up se distingue en mettant l’accent sur la flexibilité, la rentabilité et la rationalisation des processus complexes. Leur approche axée sur la technologie vise à réduire la complexité et les coûts, rendant la finance durable accessible à un public plus large.