Gabriel Boisante et Tom Hickey, fiers partenaires de Kantin à Dudelange. (Photo: Nader Ghavami)

Gabriel Boisante et Tom Hickey, fiers partenaires de Kantin à Dudelange. (Photo: Nader Ghavami)

Il y a un peu plus de 18 mois, le groupe Mama’s Boys ouvrait une nouvelle adresse à Dudelange: Kantin. Un lieu atypique qui rassemble un restaurant et une microbrasserie.

A nos lecteurs : la rédaction de Paperjam a pris ses quartiers à Dudelange, ces jeudi et vendredi, à la rencontre d’acteurs politiques, sociaux et économiques de cette commune de 22.000 habitants. Cet article s’inscrit dans cette démarche «concentrée». Bonne lecture. Le rédacteur en chef

Le lieu est vraiment incroyable: une halle de locomotive, sur le site en devenir de Neischmelz, juste derrière le CNA. L’ancien bâtiment industriel a été rénové par CBA Architectes. L’enveloppe est restée, avec ces grandes baies, ses murs en briques, sa charpente métallique. La Ville de Dudelange avait lancé un appel d’offres pour l’exploitation de ce lieu atypique. «Quand j’ai visité le lieu, j’ai tout de suite su que nous avions l’endroit idéal», se remémore Gabriel Boisante, qui s’est lancé dans cette affaire avec ses partenaires Tom et Ray Hickey pour le restaurant et Joël Back, Alison Adams et Andy Schleck pour la microbrasserie. «À l’époque, nous produisions déjà notre bière Twisted Cat, mais étions dépendants d’autres sites de production. Quand nous avons vu que la Ville de Dudelange voulait développer une microbrasserie et un espace de restauration, cela nous a intéressés. Et quand j’ai vu le lieu, j’ai immédiatement été convaincu par le potentiel qu’il y avait ici.»

Une microbrasserie ouverte aux autres

Au fond du hall, une partie est aujourd’hui réservée à la microbrasserie. «Nous brassons pour nous, notre bière Twisted Cat, mais aussi pour d’autres. Nous les accompagnons dans l’élaboration et le développement de leur recette et leur mettons à disposition l’outil de travail pour brasser et même mettre en canette leur production.» C’est par exemple ici que la bière du bar BAC a été créée et produite dernièrement.

«Nous avons aussi une Brew School qui permet de créer sa propre bière, ce qui est très apprécié par exemple par les sociétés, les clubs sportifs… En venant ici, ils peuvent avoir leur propre recette, ainsi qu’une production de 500 litres de bière conservée dans des canettes au design personnalisé. C’est vraiment une expérience unique.»

Un restaurant qui fait vivre une expérience

Dans la partie avant, il y a le restaurant, esprit «Brew Pub». La cuisine y est généreuse, simple et gourmande avec quelques plats qui soulignent cette appartenance au monde brassicole: des tartes flambées à la levure de la brasserie, un IPA Fish & Chips, un cordon bleu «Braumeister», avec une panure au malt… On trouve aussi des plats luxembourgeois et des plats aux saveurs mélangés, avec quelques touches asiatiques ou les incontournables burgers.

On peut bien entendu y découvrir un grand choix de bières, celles brassées sur place évidemment, qui sont servies directement du lieu de production au bar, sans intermédiaire, mais aussi une sélection des bières produites par d’autres microbrasseries, au niveau local et international.

Le bar impressionne par le choix de bières servies à la pression. (Photo: Nader Ghavami)

Le bar impressionne par le choix de bières servies à la pression. (Photo: Nader Ghavami)

«Au total, une vingtaine de personnes travaille ici», précise Gabriel Boisante, «dont six exclusivement pour la brasserie qui produit régulièrement les sept bières commercialisées sous la marque Twisted Cat, et deux collaborations avec une microbrasserie internationale par an. Nous envisageons aussi de développer notre marché à l’export, puisque notre outil de production est prêt, nous avons développé notre réseau et nous sommes opérationnels pour aborder les marchés des pays limitrophes.»

Un emplacement stratégique en devenir

Kantin, c’est par ailleurs un lieu charnière, situé entre l’ancien Dudelange et la ville en devenir avec le futur quartier Neischmelz. Un lieu qui participe pleinement à l’urbanisme transitoire et à la vie qui s’installe progressivement le temps que le chantier se développe. «Kantin fonctionne bien déjà maintenant, alors imaginez-vous un peu quand le quartier sera plus dense!» se projette déjà Gabriel Boisante qui confirme par ailleurs qu’ils ont atteint les objectifs qu’ils s’étaient fixés pour cette première année d’exploitation. «Nous avons aussi des axes qui ne sont pas pleinement développés. Pour ces premiers mois, nous nous sommes concentrés sur la microbrasserie et le restaurant, mais il y a aussi la partie événementielle qui va monter en puissance. Actuellement, nous avons des DJ cession et quelques concerts, mais cela reste encore très dinatoire. Nous pouvons beaucoup plus développer le caractère festif. C’est ce que nous avons l’intention de faire dans les prochains mois.»

Et le chantier voisin? Cela ne lui fait pas peur. «Nous avons toujours accès à notre bâtiment. Le chantier peut se dérouler sans nous impacter. Notre volonté est de faire partie de cette ville habitée et vivante. Et c’est une opération gagnante pour la Ville de Dudelange aussi, puisqu’elle est aussi intéressée au chiffre d’affaires de l’établissement. Cela permet de participer à l’effort collectif», conclut l’entrepreneur passionné.