Le rachat de la moitié du K22 par l’État suscite des réticences au sein des Commissions des finances et du budget et de l’exécution budgétaire.  (Illustration: Wilmotte & Associés Architectes)

Le rachat de la moitié du K22 par l’État suscite des réticences au sein des Commissions des finances et du budget et de l’exécution budgétaire.  (Illustration: Wilmotte & Associés Architectes)

Devant les commissions des finances et du budget et de l’exécution budgétaire, François Bausch et Yuriko Backes ont défendu le projet de rachat de la moitié du futur siège d’ArcelorMittal. Un projet confirmé mais qui semble renvoyé implicitement à la prochaine législature.

Le ministre des Travaux publics, (déi Gréng) et la ministre des Finances (DP) sont venus défendre devant les commissions des finances et du budget et de l’exécution budgétaire le projet de loi 8154, qui autorise le gouvernement . Celui-ci doit abriter le siège mondial d’ArcelorMittal pour la modique somme de 273,5 millions d’euros. «Soit 15.000 euros le mètre carré», fulmine (CSV), membre de la Commission des finances et du budget «et ce d’autant plus que le marché immobilier est en train de se retourner».

Le juste prix pour le ministre

Un prix qui ne gêne pas François Bausch. Sollicité par Paperjam, il rappelle que l’acquisition «sera faite aux coûts de construction réels. ArcelorMittal ne réalisera donc aucune plus-value sur la transaction immobilière avec l’État» et que «le prix de construction par mètre carré brut se trouve au même niveau que le prix par mètre carré d’autres bâtiments au Kirchberg».

Mentionner le fait que l’acquisition sera faite aux coûts de construction réels répond à la question de Laurent Mosar concernant la possibilité de renégocier le prix: c’est non. Même réponse du ministre à la demande faite par certains députés d’abandonner le projet.

Un non que Laurent Mosar juge tout relatif. Selon lui, le ministre «ne serait pas fâché si les députés repoussaient la loi» et estime que le projet embarrasse la coalition au pouvoir au point de le laisser traîner jusqu’aux prochaines élections et de laisser le bébé à une éventuelle nouvelle coalition.

Un bail à 92 millions pour 75 ans

Du côté du sidérurgiste, face à la question de savoir si le refus de l’État d’investir dans le bâtiment pourrait remettre en cause l’engagement pris en 2008, lors de l’OPA lancée par Mittal sur Arcelor, de maintenir le siège social du groupe au Luxembourg, on botte en touche. Le sidérurgiste se refuse à «intervenir dans le débat en cours à la Chambre des députés».

En précisant qu’il se réserve la «possibilité d’identifier un investisseur privé pour le cas où l’État ne serait finalement pas acquéreur».

Le K22 est bâti sur une parcelle de 7.000 mètres carrés au Kirchberg. Un terrain qui appartient au Fonds de Kirchberg et pour lequel un bail à 92 millions d’euros a été convenu pour une période de 75 ans. Un tiers de cette somme a déjà été versé au Fonds de Kirchberg indique le ministère des Travaux publics.