La petite histoire raconte que les dirigeants au Luxembourg de Kaupthing ont avalé de travers, ce jour de fin 2008 où la justice a fait saisir leurs bolides italiens, soigneusement garés au sous-sol. Cinq ans après la fusion de Kaupthing et de Búnaðarbanki, des centaines de petits épargnants découvrent qu’ils n’ont plus rien et saisissent la justice.
Active dans 13 pays, dont le Luxembourg, où elle emploie près de 200 personnes, la plus grosse banque des pays du Nord, en cessation de paiement, obtient un sursis à la faveur d’un tour de table inattendu d’investisseurs potentiels. Les actifs non toxiques sont transférés vers une nouvelle banque créée par le gouvernement islandais, la Nýja Kaupþing, devenue ensuite Arion banki.
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Fin avril 2010, dit la justice dans un communiqué, ce lundi matin, «la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) avait fait des dénonciations au Parquet de Luxembourg relatives à des transactions financières menées à la fin du mois de septembre et au début du mois d’octobre 2008 impliquant notamment la banque Kaupthing Bank Luxembourg et la société Lindsor Holding Corporation. Le Parquet avait alors chargé le Service de police judiciaire (SPJ) d’une enquête préliminaire.»
Le 8 avril 2011, le Parquet de Luxembourg fait ouvrir une information judiciaire contre «inconnu» pour vol, abus de confiance, abus de biens sociaux, recel, faux et usage de faux et blanchiment. L’instruction judiciaire est étendue à cinq reprises en mai, septembre et octobre 2011, en novembre 2012 et en janvier 2020. En septembre 2013 et fin 2016, des commissions rogatoires internationales ont été exécutées en Islande à la demande du juge d’instruction luxembourgeois.
Au cours de l’instruction, cinq suspects ont été interrogés. Quatre parmi eux ont été inculpés. En décembre 2013, ils ont été condamnés à des peines de prison allant de 3 à 5 ans, dans le volet islandais. .
Le juge d’instruction luxembourgeois dit avoir clôturé l’instruction le 24 juillet et le Parquet devra décider de ce qu’il entend faire à partir du dossier, renvoyer l’affaire devant une juridiction de fond ou prononcer un non-lieu.