Les USA vont certainement faire appel de la décision qui s’oppose à une extradition de Julian Assange. (Photo: Shutterstock)

Les USA vont certainement faire appel de la décision qui s’oppose à une extradition de Julian Assange. (Photo: Shutterstock)

La justice britannique a refusé l’extradition de Julian Assange, comme demandé par les USA, qui veulent le juger pour espionnage. La décision de Londres peut cependant être frappée d’appel.

La juge Vanessa Baraitser a voulu motiver sa décision dans les moindres détails. C’est donc via un jugement de 132 pages – et une annexe de 79 autres pages – qu’elle a refusé la demande d’extradition de Julian Assange introduite par les USA. Notamment, car son état psychologique ne permet pas la mise en œuvre de cette procédure.

La justice américaine souhaite juger le fondateur de WikiLeaks pour espionnage, ce qui lui fait courir le risque d’une peine de 175 ans de prison.

Le bras de fer entre le Royaume-Uni et les USA n’est sans doute pas fini puisque le jugement rendu est susceptible d’être frappé d’appel. Ce qui, sauf surprise de taille, devrait être le cas.

C’est en 2010 que cet Australien de 49 ans s’est fait connaître du grand public en publiant sur son site WikiLeaks plus de 700.000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, notamment en Irak et en Afghanistan. Parmi les documents rendus publics figurait une vidéo montrant des civils tués par les tirs d’un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007, dont deux journalistes de l’agence Reuters. Les USA vont très vite lui reprocher «d’avoir mis en danger des sources des services américains».

Placé en liberté surveillée au Royaume-Uni suite à un mandat d’arrêt émis par la Suède pour «délit sexuel», il trouve refuge à l’ambassade d’Équateur en 2012 pour éviter une extradition vers le pays scandinave, ce qui lui vaudrait d’être remis ensuite aux autorités américaines. Contestés, les faits délictueux qui lui étaient reprochés seront finalement abandonnés.

Assange restera au sein de l’ambassade durant 7 ans, ce qui va atteindre son équilibre mental, selon ses proches. 

Finalement arrêté le 11 avril 2019 après avoir été déchu de sa nationalité équatorienne et avoir perdu son droit d’asile, il est placé en détention au Royaume-Uni, puis condamné le 1er mai à 50 semaines de prison pour violation des conditions de sa liberté surveillée en 2012.

Terroriste high-tech pour Joe Biden

Les USA demandent alors à nouveau son extradition, qui vient donc d’être refusée.

Sous Barack Obama, la justice américaine avait renoncé à poursuivre Julian Assange. Les poursuites ont finalement été relancées sous la mandature de Donald Trump. Reste à savoir quelle sera la position du futur président, Joe Biden, ancien vice-président d’Obama, mais qui avait aussi estimé en 2010 qu’Assange était l’auteur de «terrorisme high-tech».