«Ma première levée de fonds n’était pas liée à Kodehyve, mais bien à un autre projet entrepreneurial, développé en 2017, qui s’appelait Univize. Il s’agissait d’une plateforme aidant les lycéens à trouver la bonne université pour leurs études, non seulement en fonction de classements internationaux basés d’abord sur le volume de fonds consacrés à la recherche, mais aussi de la vie sur le campus, la qualité des professeurs, etc.
Lire aussi
Cette première incursion dans le monde de l’entrepreneuriat s’est terminée après environ deux ans, mais elle m’a beaucoup appris, notamment en ce qui concerne la levée de fonds. Dans ce premier business, nous avons organisé une levée de fonds, alors que nous n’avions pas encore de revenus. Une situation qui nous plaçait en position de faiblesse par rapport aux investisseurs. Nous cherchions alors à récolter un montant à cinq chiffres. Relativement rapidement, nous avons trouvé un business angel prêt à mettre cette somme à notre disposition. Mais il s’est vite avéré que notre stratégie n’était pas la bonne.
Choisir son moment
Il faut savoir qu’au Luxembourg, comme ailleurs, beaucoup d’investisseurs se disent business angels, alors que, selon moi, ils ne le sont pas réellement. Je pense qu’un business angel ne recherche pas le profit immédiat, il doit aussi vraiment comprendre le business dans lequel il investit, être capable et avoir envie d’accompagner des entrepreneurs qui recherchent les bons conseils. Dans le cadre d’Univize, nous avons rencontré un bon nombre de business angels ne remplissant pas ces conditions.
Comme je le disais, nous avons toutefois tiré d’importants enseignements de cette première levée de fonds. Quand nous avons fondé Kodehyve, nous avons décidé de nous mettre dans une position dans laquelle nous pouvions choisir les investisseurs qui nous accompagnaient. Pour cela, il a d’abord fallu générer du revenu, de façon à ne pas être à la merci du premier investisseur venu.
Cette stratégie a été payante. Après quelques mois de création de Kodehyve, nous avons commencé à générer des revenus et, quelques mois plus tard, notre cash-flow était même positif. C’est à ce moment-là que nous avons commencé à chercher des investisseurs. Certes, nous aurions pu continuer à grandir très lentement, sans apport extérieur, mais nous savions que la période était favorable et que cela nous permettrait d’atteindre plus rapidement la taille critique pour résoudre les nombreux problèmes identifiés dans l’écosystème de l’immobilier.
Choisir ses investisseurs
Nous n’avons pas dû attendre longtemps avant d’avoir des retours des investisseurs sollicités. Kodehyve était profitable et avait fait parler d’elle. Nous avons donc eu le privilège de pouvoir constituer notre équipe, en comptant non seulement sur leur argent, mais aussi sur leurs compétences et leur passion. Au-delà même de ces éléments, il faut partager une certaine “vibe” avec ses partenaires financiers, et c’est quelque chose que l’on sent assez rapidement.
Avec des investisseurs comme , Frank Veyder, John Li, , Benoit Schaus, , ainsi que les investisseurs PE et immobiliers Robert Godart et Charles Sunnen, nous avons réussi à fédérer une très belle équipe autour de nous et à lever . La croissance a suivi : nous sommes passés de 4-5 employés en 2021 à une vingtaine aujourd’hui et avons quintuplé notre base de clientèle sur la même période. Une . Aujourd’hui, nous cherchons à internationaliser notre activité.
Si j’avais donc un conseil à donner aux jeunes entrepreneurs, ça serait de choisir avant tout des investisseurs qui vous comprennent. Car, dans une start-up, rien ne se passe jamais comme on l’avait prévu, et il faut être en mesure de pouvoir rebondir. Si vos investisseurs ne comprennent pas les spécificités de votre métier et ce qui justifie certains aléas, cela ne peut pas fonctionner.»