Philippe Seyll, PDG de Clearstream. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

Philippe Seyll, PDG de Clearstream. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

L’actuel PDG de Clearstream, Philippe Seyll, débarquant de Londres, a découvert la place financière luxembourgeoise en 2005. Il s’y est tout de suite senti «comme un poisson dans l’eau».

«Avant de rejoindre le Luxembourg, j’évoluais à Londres, déjà dans le domaine de l’industrie financière. En 2005, j’ai rejoint Clearstream avec la mission de constituer une équipe et de développer une activité de services dédiée à l’industrie des fonds d’investissement. Ce que j’ai découvert en arrivant au Grand-Duché, c’est que, bien qu’étant plus petite que la City londonienne, la Place revêtait déjà un caractère cosmopolite et une ambiance internationale très sympathique. En la matière, Luxembourg n’avait rien à envier à d’autres grandes Places. L’environnement dans lequel je m’immergeais ne m’était pas totalement inconnu. J’ai grandi en Belgique, à quelques kilomètres de la frontière. J’avais des souvenirs de jeunesse associés à la Schueberfouer, ou au Parc Merveilleux de Bettembourg. J’avais aussi un peu travaillé avec Luxembourg. Toutefois, c’est à partir de 2005 que j’ai vraiment découvert toute l’étendue de cette place financière.

Quand on vient de Londres, c’est la qualité de vie que propose Luxembourg – cette ville propre où tout est proche, où tout fonctionne – qui est directement appréciable. C’est aussi la grande diversité des métiers que l’on trouve sur la place financière, et que l’on découvre petit à petit, qui impressionne. Luxembourg, à ce titre, offre aux professionnels du secteur financier des perspectives de carrière et d’épanouissement bien plus larges qu’une Place comme Paris.

J’ai tout de suite su que j’y resterais durablement, appréciant directement tout le potentiel de cet écosystème unique au monde. Je me suis senti ici comme un poisson dans l’eau. Un des grands intérêts de la place financière luxembourgeoise réside dans sa taille, la facilité avec laquelle on accède aux bonnes ressources, aux bonnes personnes. On connaît vite tout le monde et l’on peut très rapidement s’intégrer à l’écosystème. On peut aussi facilement nouer un dialogue constructif avec les autorités de contrôle ou le gouvernement. Chacun, dans son rôle, agit pour le développement de l’activité. Le régulateur ou encore le ministère des Finances, sans être permissif, est à l’écoute des besoins des acteurs et fait preuve à leur égard de pragmatisme. C’est un élément-clé du succès de l’activité financière luxembourgeoise.

Quand je suis arrivé, l’activité que nous développions représentait un chiffre d’affaires d’une petite dizaine de millions d’euros chaque année. Quinze ans plus tard, le chiffre d’affaires annuel inhérent à ce business est de 400 millions d’euros. L’activité de Clearstream, soutenue notamment par le développement de l’activité Fonds, a doublé au cours de cette période. Cette dynamique, on la doit notamment à une place financière robuste, à la présence de nombreux talents. En découle une réelle émulation positive. Les acteurs en présence, et c’est assez unique au monde, parviennent à travailler à l’unisson pour développer l’activité luxembourgeoise dans son ensemble, maintenir les positions de la Place dans un contexte international concurrentiel. Prestataires de services financiers, avocats, fiscalistes… tous ont compris l’intérêt de bien travailler ensemble pour faire grandir Luxembourg et profiter des retombées de cette croissance d’ensemble. Évidemment, la concurrence s’exerce, et c’est heureux. Mais elle agit avant tout en poussant chacun à avancer et à se dépasser, dans l’intérêt global de la Place.

Le fait de se sentir bien, dans un tel contexte, a été déterminant dans la réussite de ce qui a été accompli à notre échelle, tant au niveau collectif que personnel. Cet environnement nous a permis de bien recruter, de monter une équipe solide pour, in fine, créer la plus grande plateforme au monde de distribution de fonds. En étant connectés à cet écosystème unique, nous avons pu identifier les opportunités qui se présentaient à nous, mettre en œuvre avec beaucoup de rigueur une vision stratégique qui s’est, à peu de choses près, imposée à nous. Le succès qui a suivi a été largement porté par la croissance ininterrompue de l’industrie des fonds luxembourgeoise.»

Cet article a été rédigé pour  paru le 27 avril 2022 avec  Le contenu du supplément est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.

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