Il ne reste plus qu’à retenir son souffle. C’est le lot de tous ceux qui vont assister à un lancement à Cap Canaveral. Si la technique fonctionne, un coup de vent peut repousser le lancement de 24 heures ou plus, selon les fenêtres. Il faut alors ronger son frein et aller visiter, par exemple, le fantastique Kennedy Space Center.
Dans la nuit de ce mardi à mercredi, à 0h42 exactement, heure luxembourgeoise, une fusée de Space X devrait emmener les cellules préparées à Belval par les étudiants du Luxembourg Centre for Systems Biomedecine et le SnT, pour la partie analyse des données.
C’est le septième vol du premier étage de la fusée. Et pour la petite histoire, il a aussi emmené le satellite luxembourgeois SES22 le 29 juin dernier. La capsule Dragon a déjà rallié deux fois la station spatiale internationale, qui sera ainsi «ravitaillée» pour la 27e fois.
30 jours dans l’espace
À partir de cellules de peau données par l’Integrated BioBank of Luxembourg, les cinq chercheurs ont reprogrammé des cultures de cellules en 3D de deux ou trois millimètres, dont ils espèrent que le passage dans l’espace à bord de l’ISS – microgravité oblige – va leur permettre de grossir jusqu’à 5 millimètres. Ces 30 organoïdes du cerveau moyen sont, de manière très simplifiée, des mini-cerveaux. À leur retour sur Terre après 30 jours, ces cultures seront passées à une sorte de microscope dopé à l’intelligence artificielle et les résultats pourraient être utilisés pour essayer d’accélérer la lutte contre la maladie de Parkinson et d’autres pathologies du même genre, .
Outre le projet luxembourgeois, dans le cadre du concours du Centre aérospatial allemand, trois autres initiatives seront expédiées par la même occasion:
– (Ferrofluid Application Research Goes Orbital) de la Small Satellite Student Society de l’Université de Stuttgart. Les étudiants testent un interrupteur thermique qui régule le transfert de chaleur entre deux composants. Un interrupteur électrique, destiné à fermer et ouvrir un circuit électrique, et un nouveau type de système de contrôle d’attitude pour les petits satellites sont également testés. Ces trois applications ont en commun de se passer le plus possible de pièces mécaniques, ce qui réduit considérablement le risque de panne due à l’usure.
, qui étudie différents aspects de la symbiose plante-bactérie entre M. truncatula, une plante modèle du trèfle, et S. meliloti, une bactérie fixatrice d’azote
– . L’équipe WARR Space Labs de l’Université technique de Munich veut en savoir plus sur les maladies cérébrales dégénératives telles que la maladie d’Alzheimer. Pour ce faire, les étudiants étudient deux cultures de cellules cérébrales dans les conditions environnementales de l’ISS dont l’une est dopée avec un agent qui provoque des troubles similaires à la maladie d’Alzheimer. Les cultures cellulaires poussent directement sur une micropuce, ce qui permet de mesurer directement les signaux électriques et donc l’activité des cellules. Dans le même temps, la croissance des cellules est également observée à l’aide d’un microscope à caméra miniaturisé. Les résultats sont ensuite comparés à une expérience parallèle sur le terrain.
L’ESA y emmène l’expérience (pour Biofilm Inhibition On Flight equipment and on board the ISS using microbiologically Lethal Metal Surfaces) qui étudie la formation de biofilms bactériens et les propriétés antimicrobiennes de différentes surfaces métalliques dans des conditions de vol spatial en gravité modifiée.