Voilà à quoi devrait ressembler la future usine que le groupe Joskin va installer à Esch-sur-Alzette. (Photo: Groupe Joskin)

Voilà à quoi devrait ressembler la future usine que le groupe Joskin va installer à Esch-sur-Alzette. (Photo: Groupe Joskin)

Info Paperjam – Le fabricant de machines agricoles d’envergure mondiale Joskin va s’implanter au Luxembourg. Sa nouvelle usine de 15.000m2 prendra place sur le site de l’ancienne centrale électrique Twinerg, à Esch-sur-Alzette.

Depuis , puis le démantèlement de cette dernière, le terrain qu’elle occupait en bordure de l’autoroute A4 restait désespérément inoccupé. Mais cela ne devrait plus durer très longtemps.

Car, si les autorités eschoises avaient imaginé y voir atterrir quelques PME, c’est bien une entreprise de stature internationale qui va s’installer sur ce terrain appartenant à l’État.

En effet, c’est le groupe belge Joskin, un fabricant de machines agricoles d’envergure mondiale, actif dans plus de 60 pays, qui va s’implanter sur ce site. Il y implantera sa nouvelle usine, la première au Luxembourg, après celles déjà situées en Belgique, en France et en Pologne. Des installations d’environ 15.000m2 (sur un terrain de 60.000m2) où seront assemblées des remorques de grand gabarit, qu’on appelle dans le jargon agricole des bennes agricoles ou de travaux lourds.

Ce sont des bennes comme celle-ci qui seront fabriquées dans la future usine eschoise.  (Photo: Groupe Joskin)

Ce sont des bennes comme celle-ci qui seront fabriquées dans la future usine eschoise.  (Photo: Groupe Joskin)

Démarrage fin 2023?

Le planning d’installation a pris beaucoup de retard. En raison de la crise sanitaire. Mais aussi d’une procédure de préparation à la demande de permis de construire qui a nécessité des études spécifiques en raison de la taille du projet. «Les derniers accords doivent être acquis à la mi-août, et il est convenu que le dépôt de permis intervienne avant la fin du même mois, de sorte que celui-ci soit délivré au plus tard en janvier 2023», explique-t-on au sein d’un groupe belge qui s’est déjà mis d’accord avec les autorités nationales et communales.

Il est vrai que Joskin n’a plus vraiment de temps à perdre et compte sur la rapidité de l’administration dans les prochaines semaines, les principaux équipements qui garniront cette usine étant déjà en commande depuis un certain temps. Et de trop gros retards entraineraient des indemnités de pénalité.

Les dirigeants ont dans la tête de lancer le chantier dès réception du permis. Et ils tablent ainsi sur une usine prête à démarrer au quatrième trimestre 2023.

Un projet qui avoisine les 20 millions

Un gros projet qui a forcément un certain coût, même si celui-ci est difficile à évaluer, selon Victor Joskin, le fondateur toujours aux commandes d’une entreprise qui fêtera bientôt ses 55 ans.

«Avant la crise sanitaire, nous parlions d’un investissement direct de 14 millions d’euros. Entre-temps, les coûts des matériaux ont fortement augmenté, et l’inflation est passée par là. L’un dans l’autre, le projet pourrait plutôt avoisiner les 20 millions… C’est décevant. Mais il s’agit d’un actif, pas d’une charge. Ce projet est crucial pour le développement du groupe.»

Lors du dernier exercice clôturé (en septembre 2021), Joskin affichait un chiffre d’affaires consolidé de 124 millions d’euros. Mais il vise la barre des 200 millions à l’horizon 2027.

Une centaine d’emplois

Son personnel devrait alors tutoyer les 1.100 employés (la barre des 900 vient d’être franchie), dont une centaine sur le site eschois. «Essentiellement des monteurs et des soudeurs», explique-t-on au sein d’une entreprise où on compte sur l’attractivité du Luxembourg pour obtenir la main-d’œuvre technique recherchée.

«En Belgique, nous connaissons une pénurie chronique à ce niveau depuis 20 ou 25 ans. Attirer et engager du personnel étranger est un chemin de croix. Par contre, le Luxembourg, lui, est un pays attractif. Les statistiques le montrent. Je me souviens d’avoir entendu un reportage de France Inter qui expliquait que les salaires y étaient, en moyenne, 46% plus élevés pour les habitants du bassin nord-lorrain sinistré par la fin de la sidérurgie», glisse Victor Joskin. Ce dernier compte donc sur les travailleurs frontaliers pour faire marcher sa future usine. «Un emploi à 10 minutes de bus de la gare d’Esch-sur-Alzette devrait attirer plus d’un soudeur, monteur ou peintre que la sidérurgie a laissé sur le carreau. Et ce qui vaut pour les habitants de Longwy ou Villerupt, en France, est sans doute également valable pour ceux d’Athus, Aubange, Messancy ou Arlon, en Belgique.»