La nouvelle version de Jooxter permet de voir qui est au bureau ou pas, combien de places sont libres, et comment optimiser un mode de travail hybride. (Photo: Jooxter)

La nouvelle version de Jooxter permet de voir qui est au bureau ou pas, combien de places sont libres, et comment optimiser un mode de travail hybride. (Photo: Jooxter)

La start-up franco-luxembourgeoise Jooxter a vu la courbe d’adoption de sa solution évoluer au rythme des nouvelles infections: outre le partenariat avec CEL, et des clients comme BDO ou Alter Domus au Luxembourg, le spécialiste de l’optimisation de l’occupation des bureaux a trouvé des débouchés dans neuf pays, dont la France et les États-Unis.

«Le Covid a clairement été un accélérateur! Mais personne, chez nous, ne se réjouit de la situation! Bien sûr que non!» Le CEO de Jooxter, Fabien Girerd, marche sur des œufs. La start-up, créée il y a sept ans, a connu une année sans pareille. «C’est valable pour nous, mais également pour toutes les solutions technologiques autour du travail hybride ou de gestion des équipes. Jooxter permet de savoir qui est au bureau, qui sera là et quand, et de s’adapter à la demande, qui peut considérablement varier d’un jour à l’autre.»

«Ce que le Covid a changé», confie le dirigeant, «c’est qu’avant, les managers ne voulaient absolument pas donner l’impression de surveiller leurs équipes. Notre fonctionnalité ‘Où est mon collaborateur?’ était désactivée. Aujourd’hui, la plupart demandent qu’elle soit activée. Je dis que je suis au bureau, à mon équipe, à mes collaborateurs, ou bien que je suis en télétravail, ce qui libère des bureaux ou des salles de réunion. Pour éviter les problèmes, nous avons élargi cette fonctionnalité à la ‘zone’. Nos développeurs, par exemple, n’ont pas besoin de nous dire où ils sont précisément, ils sont dans la zone des développeurs.»

Si, au Luxembourg, les Big Four et certaines grosses sociétés ont développé leur propre solution de gestion de leurs espaces, la start-up a aussi convaincu Deloitte en Italie. «Par exemple, il ne nous a fallu que quatre semaines pour connecter les 50 bâtiments du groupe en Italie, soit 4.500 postes de travail. Habituellement, nous disons de six à huit semaines, mais tout dépend de l’existant», détaille le CEO de Jooxter, qui compte des clients dans neuf pays (États-Unis, Irlande, Lituanie, Luxembourg, Suisse, France, Italie, Grèce et Singapour) et qui se prépare à signer Crédit Agricole au niveau mondial.

Le chiffre d’affaires, confidentiel, a augmenté de 50%, et la start-up, qui dégage des bénéfices depuis trois ans, réfléchit au bon timing pour lever jusqu’à 5 millions d’euros de nouveaux fonds en fin d’année ou l’an prochain, cinq ans après une levée qui lui permet de fonctionner à plein régime à une trentaine de personnes. 

«Cela nous permettrait d’investir dans les Hommes, dans les algorithmes et l’utilisation des données que nous pourrions exploiter grâce à notre partenariat avec Legrand, d’améliorer l’UX pour rendre l’utilisation de l’application intuitive et transparente, ou encore de travailler à l’interopérabilité», explique-t-il encore, même si Jooxter a fait peau neuve depuis le début de l’année.

Les mesures en temps réel d’occupation pourraient à la fois permettre à l’entreprise de mieux gérer ses espaces, de les réduire ou de les agrandir, et de prendre des décisions de management, comme être plus présente physiquement si toute l’équipe est là ou tout gérer à distance dans le cas inverse.