Ancienne députée DP et ancienne bourgmestre de Walferdange, Joëlle Elvinger est actuellement membre de la Cour des comptes de l’UE. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

Ancienne députée DP et ancienne bourgmestre de Walferdange, Joëlle Elvinger est actuellement membre de la Cour des comptes de l’UE. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne/Archives)

Joëlle Elvinger, membre luxembourgeoise de la Cour des comptes de l’UE, est pointée du doigt par une enquête du quotidien français Libération pour la perception d’une indemnité de résidence alors qu’elle réside à 10km de son lieu de travail. Ce qui est conforme au règlement de la CCE.

Le journaliste français Jean Quatremer a publié, en plusieurs volets, une enquête sur les dysfonctionnements des institutions communautaires. Hier, dans les colonnes du journal Libération, il a donné pour exemple l’indemnité de résidence de , actuellement en poste à la Cour des comptes de l’UE dont les bureaux sont au Kirchberg.  L’indemnité de résidence servant à aider les fonctionnaires européens des États membres à s’installer à proximité de leur lieu de travail, le journaliste français pointe le cas de Joëlle Elvinger pour illustrer l’incohérence de la règle dans quelques cas spécifiques.

Selon le règlement de la CCE, l’indemnité de résidence, soit 15% du salaire brut, est attribuée à l’ensemble des membres de l’institution, les Luxembourgeois y compris. Jean Quatremer estime ainsi à plus de 40.000 euros par an l’indemnité de Joëlle Elvinger pour «l’aider» à résider au plus proche de son lieu de travail. Alors qu’elle réside à Walferdange, où elle a d’ailleurs été bourgmestre de janvier 2016 à novembre 2017, commune située à moins de 10 kilomètres des bureaux de la CCE.

Si le cas de figure peut paraître choquant, Joëlle Elvinger n’a commis aucune faute, mais bénéficie d’un règlement appliqué à tous les membres sans aucune distinction.  

Contactées par Paperjam, la Cour des comptes de l’UE a confirmé que Joëlle Elvinger «perçoit une indemnité de résidence, conformément au règlement» tout en précisant que cette indemnité est bien perçue «indépendamment de la nationalité et du lieu de résidence. Aucune institution n'est légalement habilitée à assortir de conditions supplémentaires le versement de cette indemnité de résidence. Seul le législateur pourrait modifier la législation». 

Cette enquête de Libération, tout comme celle qui a précédé, ne concerne pas seulement Joëlle Elvinger mais veut mettre en lumière des «abus» commis par «un bon tiers des 27 membres de la Cour des comptes européenne» dont, au premier rang, Klaus-Heiner Lehne, son président qui aurait notamment pris «ses aises avec l’obligation de résidence» au Luxembourg.