Sam Tanson a évoqué, lundi, la situation des artistes et intermittents en vidéoconférence en compagnie (à distance) de Jo Kox, premier conseiller de gouvernement. Elle reconnaît les difficultés du secteur culturel et assure qu’il ne sera pas oublié par le programme de relance gouvernemental. (Photo: ministère de la Culture)

Sam Tanson a évoqué, lundi, la situation des artistes et intermittents en vidéoconférence en compagnie (à distance) de Jo Kox, premier conseiller de gouvernement. Elle reconnaît les difficultés du secteur culturel et assure qu’il ne sera pas oublié par le programme de relance gouvernemental. (Photo: ministère de la Culture)

La ministre Déi Gréng évoque une reprise encore non datée des activités culturelles actuellement à l’arrêt et répond aux critiques concernant la nomination de la nouvelle directrice de la Bibliothèque nationale (BNL), Joanne Goebbels.

Frappé de plein fouet par le gel des activités dites non essentielles, le secteur culturel souffre. La ministre de la Culture a d’ailleurs tenu, lundi, une vidéoconférence avec les représentants des artistes et intermittents, à savoir: Justine Blau, secrétaire de l’Association des artistes plasticiens du Luxembourg (AAPL); Claude Lahr, président de l’Association luxembourgeoise des réalisateurs et scénaristes (Lars); Sophie Langevin, présidente de Actors.lu; Marc Limpach, président de la commission consultative prévue par la loi du 19 décembre 2014; Yasin Özen, coordinateur de l’Union luxembourgeoise des associations du secteur culturel (Ulasc); Carlo Thiel, président de l’Association des techniciens de l’audiovisuel (Alta); et Peggy Wurth, présidente de l’Association luxembourgeoise des professionnels du spectacle vivant (Aspro).

L’occasion pour ces représentants de présenter un catalogue de doléances et de saluer les mesures d’aides déjà prises, tout en signifiant à la ministre de tutelle leur insuffisance.

Paperjam a, de son côté, interrogé Mme Tanson sur la perspective d’une reprise des activités culturelles et la polémique entourant .

Il y a des institutions culturelles dans lesquelles on peut s’imaginer circuler sans rencontrer trop de monde, mais d’autres où c’est plus compliqué.
Sam Tanson

Sam Tansonministre de la Culture

Quand les établissements culturels pourront-ils rouvrir?

. – «Je n’ai pas de date à annoncer. Cela fait partie de la stratégie globale que nous sommes en train de discuter. Il faut faire la balance par rapport à l’évolution des contaminations du Covid-19. Cela dépend également des établissements culturels. Il y a des institutions culturelles dans lesquelles on peut s’imaginer circuler sans rencontrer trop de monde, mais d’autres où c’est plus compliqué.

La Bibliothèque nationale du Luxembourg est, par exemple, en train de réfléchir à différentes étapes. Tout va se faire progressivement et en concertation avec les autres secteurs pour voir à quel moment on pourra rouvrir.

Vous venez de recevoir envoyée par les directeurs des établissements publics et assimilés. Qu’en pensez-vous?

«J’estime que leurs doléances sont justifiées. Il faut mettre en valeur la culture, qui a actuellement une mission très importante, alors que les gens sont confinés et que leurs activités sont assez réduites. Le rôle joué par la littérature, le cinéma, la musique est primordial.

Il faut quand même réfléchir à la sortie de crise. Le secteur culturel est très touché parce qu’il a été fermé très tôt et rouvrira très tard. , même au-delà du 31 juillet. C’est vraiment un secteur en souffrance, et je comprends parfaitement l’appel lancé. Je partage ce point de vue selon lequel il ne faut pas oublier la culture dans le programme de relance.

Beaucoup de réflexions ont été menées pour soutenir ce secteur durant la crise, sachant qu’il est plus important pour les artistes de pouvoir travailler que de toucher des aides. C’est pourquoi nous soutenons une série de projets digitaux.

Une autre hypothèse est actuellement à l’étude: beaucoup d’institutions réfléchissent déjà à des offres pendant l’été, puisque les possibilités de voyage pourraient être restreintes. Nous allons élaborer des programmes de relance au niveau du gouvernement, et la culture sera associée à ces discussions.

Le choix s’est porté sur Joanne Goebbels essentiellement parce qu’elle a démontré par le passé qu’elle pouvait monter un projet, parce qu’elle est déjà dans une fonction dirigeante actuellement et est absolument capable de mener une équipe.
Sam Tanson

Sam Tansonministre de la Culture

Que répondez-vous aux critiques virulentes concernant la nomination de Joanne Goebbels à la direction de la BNL?

«Je suis un peu étonnée de la véhémence de certaines critiques, mais je constate que beaucoup d’acteurs du milieu culturel accueillent très positivement . Faire un procès d’intention à une personne en raison de son nom de famille (engagée au LSAP en politique, Joanne Goebbels est la fille de l'ancien ministre, , NDLR) est quelque chose qui me touche et ne me plaît pas.

Je rappelle que le premier appel à candidatures n’avait pas donné de résultats satisfaisants. Joanne Goebbels s’est présentée au deuxième appel à candidatures, a traversé toutes les étapes de ce processus et a fini parmi les trois finalistes, dont un s’est désisté, selon le choix formulé par l’équipe qui a mené les entretiens.

Le choix s’est porté sur Joanne Goebbels essentiellement parce qu’elle a démontré par le passé qu’elle pouvait monter un projet – le bac international à l’Athénée –, parce qu’elle est déjà dans une fonction dirigeante actuellement (sous-directrice) et est absolument capable de mener une équipe, de développer une vision commune avec un certain nombre de personnes.

S’y ajoute le fait qu’elle a un bagage dans un domaine qui est primordial pour la BNL, l’éducation. J’estime que la BNL doit être une institution ouverte, qui amène les lecteurs dès leur plus jeune âge vers la bibliothèque. Une personne avec un ‘background’ dans l’éducation est certainement bien placée pour œuvrer dans cette direction. C’était la meilleure candidate.»