est gestionnaire de relations pour Northern Trust Global Services SE. Parallèlement à son travail, elle est membre du conseil d’administration de la FLNS (Fédération luxembourgeoise de la natation et du sauvetage) depuis 2024, secrétaire générale du Swimming Club le Dauphin Ettelbruck depuis 2021, et secrétaire de l’Elterenvereenegung Waldbëlleg depuis 2017.

Quels sont les principaux défis auxquels vous avez été confrontée en tant que femme membre d’un conseil d’administration?

Jessica Schumacher. – «En général, j’ai été bien accueillie et je n’ai pas rencontré trop d’obstacles. Cependant, il y a eu des cas où mes compétences et mon expertise ont été remises en question, ou ma contribution a été minimisée par des commentaires tels que ‘c’est typiquement féminin’, ‘seule une femme peut penser de cette manière’, ‘n’introduisez pas d’émotions dans le jeu’, ou ‘c’est trop de choses féminines’. Ces expériences mettent en évidence les préjugés sexistes persistants qui existent dans certains environnements professionnels.

Comment gérez-vous la résistance ou le scepticisme dont vous faites l’objet?

«D’abord, j’écoute et j’observe. Ensuite, je commence à apporter mes idées. Je suis optimiste et j’ai un état d’esprit très positif. Parfois, il faut du temps pour être acceptée et/ou écoutée, mais je suis persévérante et confiante qu’à long terme, ma valeur ajoutée sera reconnue. Les échanges avec des collègues, des amis ou un mentor peuvent également m’aider à relativiser une situation et à trouver une nouvelle énergie ou des idées pour dépasser les préjugés.

Croyez-vous que l’égalité entre les hommes et les femmes s’améliore au sein des conseils d’administration?

«Oui, je pense que l’égalité entre les hommes et les femmes s’améliore au sein des conseils d’administration. Je constate qu’il s’agit d’une évolution lente mais constante, qui profite à tous. D’ailleurs, cela va dans les deux sens. Le conseil d’administration de notre association de parents a été exclusivement féminin pendant de nombreuses années, et aujourd’hui, un tiers des administrateurs sont des hommes. Cette diversité nous a permis d’avancer et d’avoir accès à de nouvelles idées et de nouveaux points de vue.

Quel est votre avis sur les quotas de femmes dans les conseils d’administration?

«Les quotas de femmes dans les conseils d’administration peuvent être une étape nécessaire pour garantir la diversité des genres et l’inclusion. Ils peuvent contribuer à faire tomber les barrières et à créer des opportunités pour les femmes qui pourraient autrement être négligées. Toutefois, il est important que ces quotas soient mis en œuvre de manière réfléchie afin de s’assurer que les femmes nommées sont réellement qualifiées et compétentes, et qu’il ne s’agit pas d’un symbole symbolique. La Bourse de Hong Kong en est un bon exemple: elle a interdit les conseils d’administration unisexes en 2022, tout en accordant une période de grâce jusqu’en 2024. Le résultat a été positif, puisque le nombre de conseils d’administration unisexes est passé de plus de 800 à moins de 400. Cette politique a également créé de nouvelles opportunités pour les administratrices, démontrant l’efficacité de telles mesures dans la promotion de la diversité des genres et de l’inclusion.

En tant que femme membre d’un conseil d’administration, vous sentez-vous particulièrement responsable de la promotion de la parité des genres et de l’inclusion?

«Oui, je me sens particulièrement responsable de la promotion de la parité et de l’inclusion. Je veux montrer l’exemple, aider les autres à s’élever et les soutenir dans leur développement. Il est essentiel de briser les préjugés et les idées dépassées et de montrer ce que la diversité peut nous apporter. J’ai deux fils, et pour moi, il est de mon devoir d’élever des jeunes hommes attentifs qui sont inclusifs et soutiennent les autres.

De votre point de vue, quel est l’impact de la diversité sur les performances d’un conseil d’administration?

«La diversité permet de disposer d’un plus grand nombre d’idées et de perspectives différentes pour aborder un problème ou une situation. Une combinaison de différents retours d’expérience est la meilleure façon d’avancer, et apporte généralement une plus grande efficacité et de meilleurs résultats.

Quelles solutions ou politiques pourraient favoriser une meilleure parité entre les hommes et les femmes?

«Les quotas peuvent être un mécanisme permettant d’améliorer la parité hommes-femmes. Une autre approche efficace consiste à veiller à ce que la planification des successions au sein d’une entreprise développe un vivier de successeurs égalitaire, en donnant les mêmes chances aux hommes et aux femmes. Il est également essentiel d’analyser quand et pourquoi les femmes ‘abandonnent’ la course et de mettre en œuvre des contre-mesures pour résoudre ces problèmes. Ce faisant, les organisations peuvent créer un environnement plus inclusif et plus favorable à la parité hommes-femmes.

Quel conseil donneriez-vous à une jeune femme qui veut se faire une place dans la société?

«Soyez vous-même et restez authentique. N’essayez pas d’entrer dans un moule. Assurez-vous d’avoir un bon réseau, une sorte de fraternité qui vous guide et vous soutient tout au long de votre parcours. En outre, soyez prête à faire face à des défis et à des préjugés, mais ne les laissez pas vous décourager. Restez concentrées sur vos objectifs et continuez à aller de l’avant.»

Cet article a été rédigé initialement en anglais et traduit et édité en français.