Un changement à la tête de Maps?
– «Je me suis rendu compte que gérer deux sociétés, il n’y a peut-être qu’Elon Musk qui sache le faire très bien, mais moi non. Il faut soigner la stratégie et le détail. Il n’y avait plus assez de répondant vis-à-vis de l’équipe de direction pour que nous excellions et pour que nous accélérions la croissance, dans les marchés où nous voulons être présents. Le directeur des opérations, Romain Le Groumelec, a pris les rênes à la suite d’un processus sur plusieurs mois. C’est intéressant comment les choses se sont passés. Le comité directeur ne m’a pas dit que ça ne marchait pas mais les discussions ont toujours mené à ça. Si on reprend une société, il faut être impliqué et amener différentes choses. Mais une fois qu’elle est en route, qu’elle est en croissance, on ne peut pas faire cela une journée par semaine. Romain a de l’expérience dans l’industrie et dans la gestion de produit depuis une décennie. Il sent le marché et les clients. Il sait dire non pour mieux les accompagner.
Où en est Maps dans son développement aujourd’hui?
«Nous sommes à 40 personnes et quatre millions d’euros de chiffre d’affaires, principalement en France, même si nous sommes présents en Allemagne et dans le Benelux. Le CEO est basé à Paris la moitié du temps et à Luxembourg l’autre moitié. Pareil pour le directeur commercial. 30% des actions sont dans les mains du management et 70% chez moi.
Du coup, ça vous permet de vous concentre sur Jemmic?
«Notre stratégie s’est beaucoup focalisée sur la Suisse. J’ai passé sept semaines sur dix là-bas pour être plus près de nos clients, les banques cantonales et affiner l’offre en écoutant leur besoin. SecuChat est une plateforme conversationnelle qui a beaucoup de cas d’utilisation très différents, et chaque banque veut l’utiliser de manière différente. C’est un produit que vous pouvez utiliser sans changer le produit. Aujourd’hui, Jemmic pèse près de cinq millions de chiffre d’affaire annuel et a 40 employés. Nous avons une équipe de management du tonnerre, au point que je ne suis plus dans l’opérationnel mais dans le business development. Cet été, je vais prendre cinq semaines de vacances, ce que je n’ai plus fait depuis tellement longtemps.
L’émergence de l’IA et surtout des chatbots, ça change quelque chose dans votre approche?
«C’est une énorme confirmation: quand nous avons crée SecuChat, nous nous disions que nous avions besoin de quelque chose qui ressemble à un WhatsApp, mais avec la sécurité bancaire. Nous avons pris l’expérience de WhatsApp avec la sécurité du mobile banking. Nous nous étions dit que nous n’allions jamais construire un chatbot. Nous n’avons jamais investi un euro dans l’IA mais nous avons des plug pour l’IA. Avec l’arrivée de ChatGPT, nous avons eu la première confirmation que l’interface ‘chat’ est l’interface du futur'. Aujourd’hui, nous intervenons dans cinq ou six banques. Nous, nous ne faisons que du triage. Nous permettons de dire que telle question peut avoir une réponse de chatbot et telle autre a besoin d’une réponse humaine. Selon la segmentation des affaires du client, il peut avoir des outils différents. Nous voulons aussi éviter que tout se termine dans un dialogue de sourds, vous savez, ces chatbots qui ne comprennent pas les clients et inversement. Demain, la banque aura peut-être quatre chatbots en fonction de chaque type de client et l’infrastructure sous-jacente sera la nôtre.»