Si l’échange en face à face reste essentiel pour attirer des investisseurs étrangers au Luxembourg, il pourra désormais se faire dans un second temps, estime Luxinnovation. (Photo: DR)

Si l’échange en face à face reste essentiel pour attirer des investisseurs étrangers au Luxembourg, il pourra désormais se faire dans un second temps, estime Luxinnovation. (Photo: DR)

Comment promouvoir le Luxembourg à l’étranger en cette période de crise sanitaire? Nous avons posé la question à différents acteurs du pays. Luxinnovation continue la prospection à distance, en attendant de concrétiser les contrats de manière physique.

L’innovation au Grand-Duché peut venir d’entreprises luxembourgeoises ou étrangères. L’agence Luxinnovation veille donc à ce que le pays «continue d’attirer des investissements internationaux, des entreprises et des compétences parfaitement adaptées au pays», écrit-elle sur son site internet. Pour cela, «nous avions l’habitude de mener des missions de promotion ciblées à l’étranger», explique , directeur du business development chez Luxinnovation. Rien qu’en 2019, il y en avait eu une vingtaine. «Ces activités de prospection ont été stoppées net début février. Nous avons dû travailler à distance.» Conclusion: moins de démarchage et plus de suivi des contacts déjà établis.

Mais moins ne veut pas dire plus du tout. Luxinnovation continue en effet d’organiser des webinars ou de participer à des conférences digitales à l’étranger, où elle présente le pays ou les témoignages d’acteurs de ces régions qui ont choisi le Luxembourg pour développer leurs activités en Europe. Elle en a déjà fait une dizaine depuis… Notamment à Taïwan, en Corée du Sud, au Japon, en Inde, en Russie ou à New York. «Nous avons essayé de garder une diversité des zones de prospection.»


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Selon Jean-Michel Ludwig, cela fonctionne «aussi bien» qu’en physique pour l’instant, même s’il garde l’espoir que la situation permette de voyager de nouveau au second semestre 2021. Car après la prospection, qu’elle soit numérique ou physique, le client vient visiter le pays avant de décider de s’y installer ou non. En 2019, une soixantaine d’entreprises ont fait cette démarche, ce qui a mené à une vingtaine de créations, un bon ratio d’après Jean-Michel Ludwig. Alors que 2020 marque «un coup d’arrêt». Mais «ce sont des gens qui restent intéressés et qui reviendront dès que la situation reviendra à peu près à la normale». Il s’attend ainsi à une vague importante d’installations au deuxième semestre 2021.

«Nous considérons que c’est une approche qui sera amenée à se développer», note le directeur du business development. «À un moment donné, rien de tel que l’échange en face à face pour préciser les besoins des investisseurs étrangers, mais on pourra l’avoir dans un deuxième temps», avertit-il cependant.

Stratégie revue

Luxinnovation a profité de la crise pour revoir sa stratégie en termes d’entreprises visées. Elles entrent dans trois volets: «Toute entreprise qui apporte des technologies nous permettant d’accélérer la transition digitale dans différents secteurs de l’économie», commence Jean-Michel Ludwig. «Si nous voulons garder l’avantage compétitif que nous avons sur certains secteurs, il faut qu’on les digitalise en allant à l’étranger chercher des solutions nouvelles.»

C’est encore mieux si ces solutions vont dans le sens de la transition écologique. La troisième cible est l’économie de la donnée: «Par exemple, des entreprises qui travaillent sur des plateformes de capture, de traitement et d’échange data.» Une quatrième personne a d’ailleurs été embauchée cet été pour travailler à temps plein sur le business development.

Pour 2021, «nous avons neuf LTIO dans le monde, il y aura au moins huit webinars dès le début de l’année». Luxinnovation souhaite également se rapprocher des ambassades et prospecter de nouvelles régions. «Singapour est un nid à technologies, cela pourrait être l’occasion de trouver des partenariats intéressants», dit-il. Il pense aussi au Texas, au Canada… En revanche, le Covid-19 ne le pousse pas à viser des marchés plus proches géographiquement. «Quand on évolue au sein de l’Union européenne, c’est toujours délicat d’aller dire à une entreprise française ou belge: venez chez nous, vous y serez mieux.» L’activité y est indirecte, par la participation à des salons. Les acteurs intéressés reviennent vers Luxinnovation ensuite.