Jean-Lou Siweck prend la tête du Conseil de presse en plein bras de fer avec le gouvernement pour ancrer le droit à l’information dans la loi sur la presse. (Photo: Editpress)

Jean-Lou Siweck prend la tête du Conseil de presse en plein bras de fer avec le gouvernement pour ancrer le droit à l’information dans la loi sur la presse. (Photo: Editpress)

Le directeur général d’Editpress succède à Ines Kurschat selon les vœux de l’assemblée plénière.

Le patron du groupe de presse qui édite le Tageblatt et détient 50% de participation dans Le Quotidien et 80% dans Revue – et possède la moitié d’Edita, éditeur de L’Essentiel – présidera aux destinées du Conseil de presse durant les deux prochaines années.

Ancien rédacteur en chef du Luxemburger Wort et président éphémère du conseil d’administration de Radio 100,7, après être passé par les rédactions du Quotidien et du Lëtzebuerger Land, , 49 ans, est un fin connaisseur des médias luxembourgeois comme des rouages étatiques puisqu’il a été conseiller économique de Jean-Claude Juncker, alors Premier ministre, et après son départ du Wort.

Ainsi en a décidé l’assemblée plénière de l’organisation paritaire composée de représentants des éditeurs et des journalistes. Mardi soir, au Centre européen de conférences, un nouvel organe directeur a été élu avec Jean-Lou Siweck à la présidence, Paul Peckels (groupe Saint-Paul) et Melody Hansen (Tageblatt) à la vice-présidence, Ines Kurschat (Lëtzebuerger Land) au secrétariat général, (L’Essentiel) à la trésorerie et enfin Luc Caregari (Woxx), David Gloesener (RTL) et Christophe Langenbrink (Luxemburger Wort) comme membres. Roger Infalt (Tageblatt) quitte l’organe directeur après 28 années d’engagement.

Changement également à la tête de la commission des plaintes, désormais présidée par Carole Besch, et de celle de la carte, qui voit arriver Stéphane Pisani. Tous deux sont juges au tribunal d’arrondissement de Luxembourg.

L’assemblée plénière accueille encore un nouveau membre: Christoph Bumb, éditeur de Reporter.lu.

Autre information du jour: l’Association luxembourgeoise des éditeurs de journaux laisse place à l’Association luxembourgeoise des médias d’information, a annoncé Paul Peckels. Une mutation qui permettra de représenter tous les éditeurs.

Pendant l’état de crise, le gouvernement a limité de manière drastique l’accès aux informations.

Ines Kurschatprésidente sortante et secrétaire généraleConseil de presse

L’assemblée plénière a identifié les principaux enjeux du Conseil de presse, à commencer par la défense d’un véritable droit d’accès à l’information, nerf de la guerre ces dernières années et surtout durant l’état de crise, alors que les médias se sont . «La pandémie m’a et nous a ouvert les yeux: nous devons tout faire pour qu’un droit d’accès à l’information, ancré dans la loi sur la presse, soit octroyé aux journalistes au Luxembourg», a écrit la présidente sortante Ines Kurschat sur Facebook à l’issue de l’assemblée plénière.

«Pendant l’état de crise, le gouvernement a limité de manière drastique l’accès aux informations: les statistiques, la composition de la cellule de crise, l’accès aux infrastructures de crise et aux expert(e)s étaient plus difficiles à obtenir, et exclusivement via les canaux du gouvernement. Ce n’est qu’en exerçant une pression commune avec les partis d’opposition à la Chambre que nous avons pu obtenir un peu de transparence. Pourtant, le gouvernement annonce encore de nouvelles mesures sans partager les modèles de calcul et documents à l’appui. C’est pourquoi le droit d’accès à l’information doit figurer dans la loi sur la presse.»

Il a également été question de la professionnalisation de la présidence du Conseil de presse, de la formation des journalistes et de la modernisation du site internet de l’organisation. Le Conseil de presse gardera également un œil avisé sur la réforme de l’aide à la presse .

Créé en 1979, le Conseil de presse gère l’attribution et le retrait de la carte de journaliste professionnel, veille à la déontologie de la profession et à la liberté d’expression dans les médias et traite les plaintes des particuliers visant les informations parues ou publiées dans les médias.