Coiffé-décoiffé au millimètre, chemise bleu ciel sur pantalon à pinces beige, barbe faussement négligée, sourire carnassier et poignée de main franche, politesse et empathie au bord des lèvres… Grégory Guilmin est le gendre idéal. C’est sûr!
Une météorite, aussi, qui pourrait bien fracasser le monde de la finance. Car le jeune trentenaire a décidé d’éduquer ceux qui voudront l’écouter et aller chatouiller ces ronronnants conseillers en investissement au langage incompréhensible et aux astuces difficiles à décoder.
Mais histoire de bien fixer ses priorités, il commence par parler… de ses deux fils, du VTT et de la manière dont il a claqué, à 32 ans, en mai 2021, la porte d’un family office dont il était devenu le dirigeant en à peine deux ans.
«J’étais de plus en plus souvent contacté, par de grandes familles, mais aussi par des anonymes, pour les aider à comprendre les ressorts de l’investissement. Plus de 40% avaient moins de 25 ans», se souvient ce titulaire d’un master en finance de l’Université de Namur, diplômé de HEC Lausanne et auteur d’une thèse de doctorat sur .
Il faut arrêter le stock picking et avoir une stratégie sur le long terme.
Les déclics s’enchaînent. Sa page Facebook «La bourse, make it easy» cartonne. Ses formations à 250 euros sont pleines. Les grandes familles se bousculent pour qu’il donne tous ses secrets à leurs fortunés rejetons à l’abri de ceux qui rêvent d’ascenseur social, au cours de séances organisées sur mesure.
Le livre, qui sort en ce début de mois de septembre, était une nouvelle étape naturelle, assure-t-il. Une nouvelle couche dans son écosystème, où se côtoient sans toujours le savoir de parfaits anonymes, des experts-comptables, des loups de Wall Street en devenir et de riches héritiers. Dans «», le trentenaire commence par reconnaître ses propres erreurs et par permettre à l’anonyme de regarder comment son propre portefeuille évolue.
«Il faut arrêter le stock picking (sélectionner les valeurs les plus prometteuses de la cote, ndlr) et avoir une stratégie sur le long terme. Mon horizon est le long et le très long termes», conseille-t-il, en visant ceux qui vont utiliser les nouveaux outils que sont Swissquote, Degiro et autres Trade Republic pour acheter des actions au gré des articles alarmistes ou prometteurs. «Ou bien, si vous voulez vraiment ressentir l’adrénaline de l’action, investissez 20% dans les actions et 80% dans les ETF.»
Son livre est surtout l’occasion de découvrir des outils de compréhension et d’analyse des marchés boursiers et de questionner son conseiller financier pour obtenir les bonnes réponses. À terme, l’idée est de se constituer un patrimoine financier, sans paniquer, pour préparer sa retraite ou l’avenir de ses enfants.
pour ne pas avoir à les rédiger soi-même. La grille de lecture devient plus claire sur les frais, sur les processus d’entrée et de sortie, et l’anonyme peut commencer à faire ses choix de manière éclairée.
Cinq conseils hors des clous
Celui qui s’inscrit, à sa manière, dans le même courant que celui qu’incarnent la CSSF ou Gaëlle Haag et Startalers pourrait en parler des heures. Pour l’interrompre, une méthode s’impose: l’obliger à donner cinq conseils que ne vous donnerait pas votre conseiller financier.
1. Ne pas faire de stock picking (d’achat d’actions sans stratégie au gré des lectures ou des avis).
2. 50% du portefeuille en gestion passive (qui consiste à viser à reproduire la performance d’un marché de référence, comme le CAC 40).
3. Investir régulièrement une partie de son salaire, tous les mois, à la même date.
4. Arrêter d’essayer de prédire l’évolution de la bourse, c’est impossible.
5. Prendre le temps de se former.
[À nos lecteurs: Grégory Guilmin donnera une conférence le 7 septembre à Silversquare Bruxelles () et le 20 octobre à la libraire Ernster de la Cloche d’Or.]