Delphine Nicolay s’est battue pour réintégrer les «faux cadres» à la CCT. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Delphine Nicolay s’est battue pour réintégrer les «faux cadres» à la CCT. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Première prise de contact avec Delphine Nicolay, qui remplace Laurent Mertz en tant que secrétaire générale de l’ALEBA.

Quel est votre parcours professionnel?

Delphine Nicolay. – «J’ai commencé en banque privée en France au sein du Crédit Mutuel. J’ai suivi un parcours assez basique axé sur la vente. J’ai entamé par la suite une formation de chargée de clientèle. Puis j’ai eu l’opportunité de venir au Luxembourg et j’ai quitté un CDI pour rejoindre Schroders en tant qu’intérimaire avant d’être définitivement embauchée. Quatre ans plus tard, j’ai intégré la Bank of New York Mellon Luxembourg. Puis j’ai été élue au sein de la délé­gation du personnel de la banque.

Vous avez postulé au poste de secrétaire générale?

«Il y a peu, le président de l’ALEBA m’a proposé de reprendre la fonction de . J’ai pris le temps de réfléchir, en plus il y a eu des changements au sein de la banque dans laquelle je travaille, j’ai donc décidé de saisir cette opportunité en acceptant la proposition de reprendre ce poste.

À votre avis, comment vous a-t-il remarquée?

«Je pense que c’est grâce à mon travail sur le dossier des ‘faux cadres’. J’étais moi-même un ‘faux cadre’ sans le savoir. Une fois que l’on m’a fait remarquer cela, je me suis investie dans le sujet et je me suis battue vigoureusement pour la réin­tégration des ‘faux cadres’ dans la convention collective. Je n’ai pas eu peur d’affronter le juriste de la banque. 

Faites-vous toujours partie des «faux cadres»?

«Non, je ne le suis plus. La bataille fut difficile, mais très bénéfique. Je n’ai pas hésité à prendre mes responsabilités dans ce dossier. Je pense que le point de départ pour régler cette question, qui reste malheureusement d’actualité, est de sensibiliser les employés, qui sont souvent dans ce cas sans le savoir.  


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Quelles seront vos priorités?

«M’assurer que les informations soient encore plus étendues aux délégations. Je pense qu’écouter et informer sont des fonctions essentielles du secrétaire général. Parler, échanger et avoir une bonne communication avec les délégations du personnel leur permettront de mieux connaître leur rayon d’action, de savoir ce qu’il est possible de faire pour la condition des employés.

. Quel est votre regard sur le conflit qui oppose les syndicats, notamment sur la question de la représentativité sectorielle?

«La situation est vraiment dommageable. Je ne vois pas l’intérêt de se battre entre nous alors que nous avons une cause commune. Notre mission principale est d’aider et soutenir les employés. Je ne souhaite pas faire de politique et entrer en querelle avec qui que ce soit. Ma seule priorité est de défendre les intérêts des employés.

Vous n’avez pas participé aux négociations de la convention collective?

«Actuellement, les négociations sont en cours, j’arrive seulement à ce poste. Pour être franche, en arrivant maintenant, ce n’est pas moi qui apporte une valeur ajoutée à la table des négociations. C’était Roberto Mendolia, Laurent Mertz, et d’autres personnes du comex qui ont davantage participé aux travaux autour de la négociation de la nouvelle CCT.

Dans cette «guerre», il y a sûrement de vieilles frictions. Étant nouvelle, vous avez la possibilité de repartir d’une page blanche…

«J’espère qu’elle sera blanche. J’ai suivi la situation de l’extérieur. J’espère que les responsables des autres syndicats feront de même à mon encontre. Je n’ai pas d’a priori sur eux. Je fais confiance aux gens que j’ai en face de moi et je crois que tout le monde fera de son mieux pour l’intérêt des employés.

Quel est votre style?

«Je n’esquive pas les questions, je suis naturelle et franche. J’aime la clarté et l’honnêteté. Je tente de me rendre tout le temps disponible. Je réponds le plus rapidement possible aux questions que l’on me pose. C’est important pour moi d’être disponible, mais aussi d’apporter des réponses. Je n’ai pas peur de mettre mes idées en avant. Enfin, je n’ai pas pour habitude de me taire quand il faut discuter ou défendre un point de vue.

Vous êtes secrétaire générale par intérim. Vous ne vous projetez pas sur la durée?

«Être secrétaire générale n’est pas une finalité pour moi. Je suis très heureuse de l’être et j’espère pouvoir utiliser cette expérience pour aider davantage de personnes. Je vais faire du mieux possible jusqu’en 2022. Après, cela durera le temps que cela durera.»

Cet article a été rédigé pour  parue le 24 juin 2021.

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