Jacques Loesch siégeait au conseil de plusieurs organisations, dont la Fondation Leir. Ici, en 2018, avec Sam Tanson, ministre de la Culture. (Photo : Eric Chenal / Archives / Maison Moderne)

Jacques Loesch siégeait au conseil de plusieurs organisations, dont la Fondation Leir. Ici, en 2018, avec Sam Tanson, ministre de la Culture. (Photo : Eric Chenal / Archives / Maison Moderne)

Le doyen du Barreau, Jacques Loesch, est mort à l’âge de 92 ans le 5 septembre dernier, suscitant des réactions émues.

«C’est avec une grande tristesse que je vous informe que s’est éteint paisiblement samedi 5 septembre à l’âge de 92 ans», écrit , managing partner de Linklaters LLP Luxembourg, dans un douloureux communiqué. Il faut dire que l’histoire du cabinet est intimement liée à celle de Jacques Loesch. Rejoignant en 1952 l’étude Loesch fondée par son grand-père, après avoir fait son droit à Paris, il l’a agrandie en accueillant Jean-Claude Wolter pour former Loesch & Wolter, puis en fusionnant avec De Bandt, van Hecke & Lagae en 1999 avant de rejoindre le giron de Linklaters en 2002.

«Jacques n’était pas seulement l’un des pères fondateurs de ce qui est devenu Linklaters Luxembourg, mais aussi un homme combinant des facultés intellectuelles et juridiques supérieures, et une vision et un état d’esprit pragmatique, le tout en permanence dans une façon d’être élégante, raffinée et modeste», ajoute M. Geortay.

Héros du dernier «Écho du Barreau»

Amoureux du Royaume-Uni – il regrettait de n’avoir pu y étudier –, Me Loesch s’était également investi dans la British-Luxembourg Society qu’il a présidée et avait cofondé la British Chamber of Commerce for Luxembourg avec Edmond Israel. «Il était un merveilleux géant, un véritable gentleman en tous points», a confié David Clark, président de la British-Luxembourg Society, à nos confrères de Delano. «C’est difficile de trouver des mots pour exprimer à quel point je l’admirais.»

«Avec Me Jacques Loesch, le Barreau de Luxembourg perd son doyen», rappelle pour sa part le bâtonnier Me . «Un grand avocat et un grand bâtonnier. Le Barreau s’incline devant sa sagesse, sa lucidité et sa courtoisie.» Me Loesch avait en effet pris la tête de l’Ordre des avocats en 1985-86 après avoir présidé le Jeune Barreau en 1958-59.

L’Écho du Barreau lui avait d’ailleurs consacré un portrait façon questionnaire de Proust dans son édition de juin dernier, dans lequel on découvrait sa préférence pour les vins de Bordeaux, son film culte («Les Temps modernes» de Charlie Chaplin) et une conscience toujours aussi aiguisée de sa profession puisqu’il estimait qu’«en 2020, l’avocat continue à exercer pleinement toute son activité judiciaire et extrajudiciaire, en ayant la maîtrise de tous les moyens techniques nouveaux que le monde en pleine évolution met à sa disposition. Il conserve jalousement son indépendance sans laquelle il ne mérite pas de s’appeler avocat.»