En vacances ou mis au frais par les autorités de Pékin, Jack Ma a semble-t-il compris le message. Après s’être retiré de son rôle de CEO d’Alibaba en 2013 et avoir démissionné du conseil d’administration en septembre 2019 (il n’en conserve que 5% des parts), le fondateur d’Alibaba et d’Ant Financial envisage de céder une partie de ses 50,52% actions à des cadres d’Ant Financial, .
En 2020, les autorités chinoises avaient bloqué l’entrée en bourse d’Ant Financial, considérant que 98% des crédits accordés par Alipay, qui a son quartier général européen à Londres et Luxembourg, étaient fournis par des établissements bancaires extérieurs et mettaient le système bancaire chinois en risque systémique. Pékin a donc «exigé» la création d’une holding financière, dont il est devenu actionnaire.
Selon le WSJ, si Jack Ma avait l’intention de céder ce contrôle depuis quelques années, il ne l’avait pas fait jusqu’ici parce qu’il craignait que cela ne retarde l’entrée en bourse de la pépite (qui sert entre 1 milliard et 1,5 milliard de consommateurs) de trois ans, comme le prévoient les règles chinoises en cas de changement d’actionnaire majoritaire.
En novembre dernier, Ant Financial avait ajouté une troisième marque, Xinyong Dai, pour les crédits qui provenaient d’établissements financiers extérieurs.
300 milliards d’euros attendus
Mercredi 27 juillet, , on apprenait que le leader de l’e-commerce avait pris ses distances avec Ant Financial: ni Eric Jing (CEO d’Ant), ni Xingjun Ni (directeur technologique), ni Sonbgai Zeng (DRH), ni même quatre autres dirigeants d’Ant, n’étaient plus considérés comme des partenaires d’Alibaba.
De quoi, en théorie, permettre de revenir à une base plus saine pour espérer entrer en bourse, où l’enveloppe espérée a encore augmenté, à plus de 300 milliards d’euros, ce qui serait un record.
Pendant ce temps-là, assez loin de ces batailles de gouvernance, Alipay Europe (établie au Luxembourg depuis 2014) a bouclé 2021 sur un nouveau record de son chiffre d’affaires à 166 millions d’euros, 2,2 fois plus qu’en 2020, avec un bénéfice à près de 10 millions d’euros. 2020 avait déjà vu ses revenus être multipliés par 82.
Signe que la stratégie annoncée en 2014 par l’ex-ministre des Finances, (DP), avait du sens.