Pour Vincent Juvyns, 2022 est une année difficile, mais les rendements des actifs reviennent à la normale. (Photo: J.P. Morgan)

Pour Vincent Juvyns, 2022 est une année difficile, mais les rendements des actifs reviennent à la normale. (Photo: J.P. Morgan)

Dans sa publication «Les principes de l’investissement à long terme 2023», J.P. Morgan prévoit les meilleurs retours sur investissement à long terme depuis plus d’une décennie grâce à des valorisations plus faibles et à des rendements plus élevés.

Alors que les marchés et les investisseurs se polarisent sur l’inflation, sur le resserrement monétaire et sur les autres actuels vents contraires de court terme, J.P. Morgan prend du recul. Dans son étude «Les principes de l’investissement à long terme 2023» qui présente les perspectives de risques et de rendements sur les 10 à 15 prochaines années, la banque estime que «les marchés de capitaux offrent les meilleurs retours sur investissements à long terme depuis plus d’une décennie grâce à des valorisations plus faibles et à des rendements plus élevés». 

La perspective de rendement annuel pour un portefeuille actions-obligations 60/40 – «le fondement d’un portefeuille» bondi, qu’il soit investi en dollars ou en euros. En dollars sur les 10 à 15 prochaines années, un tel portefeuille bondit de 4,30% l’année dernière à 7,20%. Le même portefeuille en euros voit son rendement passer à 5,1%, «soit une hausse de 230 points de base entre 2022 et 2023».

Pour ce qui est du marché obligataire, les analystes de J.P. Morgan sont formels: «Les obligations sont de retour». Les prévisions relatives aux obligations Euro atteignent ainsi 3%, soit plus que les prévisions relatives aux actions américaines à grande capitalisation en EUR de l’année dernière (2,8%).

«Le douloureux recul des marchés boursiers et obligataires en 2022 n’est peut-être pas encore terminé, mais à plus long terme, nous considérons que les turbulences de cette année créent les opportunités d’investissement les plus attrayantes que nous ayons observées depuis une décennie», déclare John Bilton, responsable de la stratégie multi-actifs mondiale chez J.P. Morgan Asset Management. «Bien que les marchés restent difficiles à court terme, pour la première fois depuis des années, les investisseurs disposent d’une boîte à outils complète pour leur portefeuille, les prévisions de rendement pour les actifs sur l’ensemble du spectre de risque étant à nouveau positives.»

Un point d’entrée parfait

Moins que les performances en soi des sociétés, c’est le momentum qui fait actuellement la différence.

«Malgré les défis cycliques à court terme, nos prévisions d’inflation n’évoluent que modestement à la hausse, car nous voyons un ralentissement de l’inflation proche des objectifs des banques centrales», analyse Vincent Juvyns, stratégiste des marchés mondiaux chez J.P. Morgan Asset Management.

Pour lui, «si les points d’entrée sont plus attrayants qu’il y a un an, ils pourraient le devenir encore plus si la baisse cyclique de 2022 se prolonge en 2023, comme cela semble probable. Par conséquent, les investisseurs doivent réfléchir au moment de leur point d’entrée, en tenant compte de l’ampleur du ‘drawdown/repli’ qu’ils peuvent tolérer à court terme.»

«Les actions semblent 25% moins chères. Les prévisions pour 2023 du MSCI ACWI (6,40% en euros) indiquent que vous pourriez doubler votre argent en environ la moitié du temps par rapport à nos prévisions pour 2022.»

Les actifs prisés, de plus en plus prisés et accessibles à l’investisseur particulier devraient, dans le contexte, rajouter une couche d’alpha et de diversification appréciable. «Ajouter 10% de private equity et 10% d’immobilier à un classique portefeuille 60/40 peut augmenter le ratio de Sharpe de 10% (ration permettant d’évaluer la performance d’un investissement en tenant compte du risque pris, ndlr)».

«Notre étude prévoit que les classes d’actifs retrouvent leurs rôles traditionnels dans les portefeuilles, les actions offrant une forte appréciation du capital, les obligations fournissant des rendements significatifs et les actifs alternatifs offrant une exposition diversifiée à des sources de revenus uniques», résume Vincent Juvyns.

Cet article est issu de la newsletter Paperjam + Delano Finance, le rendez-vous hebdomadaire pour suivre l’actualité financière au Luxembourg.