«Si une femme est candidate, elle l’est en raison de ses compétences et de son engagement politique, pas parce que c’est une femme», précise Taina Bofferding.  (Photo: Arthur Ranzy)

«Si une femme est candidate, elle l’est en raison de ses compétences et de son engagement politique, pas parce que c’est une femme», précise Taina Bofferding.  (Photo: Arthur Ranzy)

Taina Bofferding était l’invitée du premier «déjeuner-conférence» organisé par le Paperjam Club, mercredi, au centre Celo de Hesperange. L’occasion pour la ministre d’évoquer son parcours politique. Et les combats qu’elle mène pour l’égalité entre les femmes et les hommes.

À deux jours de la Journée mondiale du droit des femmes, qui se déroule ce dimanche 8 mars, la ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, la socialiste (LSAP), était l’invitée du premier «déjeuner-conférence» du Paperjam Club.

Celle qui est devenue députée suite aux élections législatives de 2013 et ministre (également de l’Intérieur) suite aux élections de 2018 est revenue sur les thèmes qui l’animent en répondant aux questions de , directeur éditorial de Maison Moderne. Extraits.

Son engagement politique

Les débuts au LSAP en 2004. Sa présidence des JSL en 2008. «Je me suis engagée pour changer le monde. Je n’avais pas envie que ce soit uniquement des hommes, et toujours plus âgés, qui prennent les décisions.»

«Le combat en politique n’est pas une question de sexe, mais plutôt de génération. À l’époque, j’étais parfois la seule représentante d’une autre génération, en proposant d’autres idées que les autres qui participaient aux discussions.»

Esch-sur-Alzette, la ville de cœur

«C’est à Esch que j’ai commencé ma vie politique. J’ai pu compter sur le soutien des deux femmes puissantes et très engagées que sont et (anciennes bourgmestres LSAP et Esch). C’est une chance d’avoir pu compter sur de tels modèles.»

La présence des femmes sur les listes électorales

«Les récents changements à la Chambre font que les femmes sont un peu plus représentées, surtout chez les jeunes. Cela donne de l’espoir. La fraction socialiste est d’ailleurs à l’équilibre.» «Si une femme est candidate, elle l’est en raison de ses compétences et de son engagement politique, pas parce que c’est une femme.»

La parité au gouvernement, un vœu pieux?

«Le LSAP avait dit qu’il n’entrerait pas au gouvernement sans femme. Nous sommes deux sur six ministres.» Faut-il imposer la parité au gouvernement? «J’espère qu’un jour nous n’aurons plus besoin d’en discuter et que la parité sera normale.» Faut-il de nouveaux quotas? «J’étais favorable à un quota de 50% du sexe sous-représenté, mais 40% ont été instaurés. C’est déjà mieux qu’auparavant, où l’on n’avait rien. J’espère qu’un jour nous n’aurons de toute façon plus besoin de quotas.»

Sanctionner les différences salariales

«La sanction existe quand même dans la loi. Mais nous voulons avant tout miser sur notre programme d’Actions positives, qui incite à une participation volontaire des entreprises. Il n’est d’ailleurs pas seulement question d’égalité hommes-femmes, mais aussi d’égalité salariale, de répartition entre la vie privée et la vie familiale, des procédures de recrutement…»

Ses priorités politiques

«Que le principe d’égalité entre les femmes et les hommes soit ancré dans la Constitution et qu’il soit vécu au quotidien, qu’il s’agisse de lutter contre les stéréotypes, les préjugés, la violence domestique…»

Un message à adresser aux jeunes femmes?

«Avoir le courage de vivre leurs rêves, de ne pas se limiter dans leurs ambitions à cause des stéréotypes et des clichés.»