Ni la compétition ni le milieu très masculin de la cuisine n’empêchent Giulia Caria d’atteindre ses ambitions. (Photo: Alterego)

Ni la compétition ni le milieu très masculin de la cuisine n’empêchent Giulia Caria d’atteindre ses ambitions. (Photo: Alterego)

Originaire d’une petite île italienne, Giulia Caria n’est pas en manque d’ambition. La chef du restaurant Alterego l’a encore prouvé en ramenant une médaille des championnats de cuisine italienne de Rimini...

Comment une jeune chef de La Maddalena débarque à Luxembourg?

Giulia Caria. – «Au tout début, je ne m’étais pas du tout destinée à la cuisine! Je faisais des études d’économie et c’est là que ma passion pour la gastronomie a fait son apparition. Alors j’ai tout recommencé! Après mon diplôme en hôtellerie, j’ai travaillé en Sardaigne d’abord, puis à Rome. Mais il y avait très peu de travail en cuisine et j’avais d’autres ambitions que le poste de commis. J’ai donc déménagé au Luxembourg, où les opportunités de travail me semblaient meilleures. Et j’ai eu raison: nous sommes à la tête de notre restaurant Alterego depuis déjà deux ans!

Quelle est la «touche» Giulia Caria?

«C’est difficile de répondre, je dirais que j’adore cuisiner les produits, élaborer des recettes qui me font plaisir et qui font plaisir à mes clients. Je m’inspire beaucoup de mes origines, bien sûr, mais la passion va bien au-delà. C’est cette passion d’ailleurs qui me pousse à participer à des compétitions internationales. J’ai commencé avec le ‘finger food’ en 2018, puis j’ai gagné la médaille d’argent aux championnats de cuisine italienne de Rimini en 2019 et je viens de revenir avec la médaille de bronze pour l’édition 2020!

Qu’est-ce qu’on ressent quand on est dans le feu de la compétition, comme à Rimini?

«La compétition, c’est avant tout une superbe occasion d’être entourée de collègues cuisiniers qui viennent du monde entier, une immersion totale qui permet d’apprendre et de s’inspirer. Mais j’aime beaucoup aussi le côté rivalité, qui pousse à élever mon niveau et celui de mes recettes. Un vrai challenge personnel et la fierté d’être reconnue pour mon savoir-faire!

Est-ce qu’il faut des qualités particulières quand on est une femme dans ce milieu très masculin?

«Il faut une sacrée dose de caractère et de patience! Pas de place pour l’hésitation, il faut regarder droit devant et y aller sans s’arrêter. On aurait pu penser que c’est encore plus dur en Italie, mais c’est difficile partout, même ici au Luxembourg. J’ai travaillé dans des restaurants où on me mettait au froid parce que j’étais une femme, et on n’imaginait même pas me laisser toucher à une poêle... Il faudrait que ça change et que la confiance s’installe enfin. C’est aussi ce qui m’a poussée à ouvrir mon propre restaurant: au moins, ici, c’est moi qui mène la danse!»

41, route d'Esch, Luxembourg (Hollerich/Pétrusse)

T. 691 226 220